© Emilie Dejasse & Marie Tihon

Dans cette prison colombienne pour femmes, le chemin de la réinsertion passe par la cuisine (En images)

Le Vif

Interno est un restaurant ouvert depuis 2016 dans la prison pour femmes de San Diego, à Carthagène des Indes (Colombie). Objectif : améliorer les conditions de vie dans le secteur pénitentiaire. C’est un modèle unique de réinsertion sociale qui met l’accent sur la réconciliation entre les détenues et la société. Parmi les 180 femmes incarcérées, une trentaine ont souhaité participer à ce projet lancé par la fondation Acción Interna. Par Emilie Dejasse et Marie Tihon.

Carthagène des Indes, une ville touristique au nord de la Colombie. Dans ce milieu carcéral surpeuplé, chaotique et où la violence règne, le restaurant Interno a ouvert au public en décembre 2016. La prison pour femmes de San Diego fait office de pionnière en matière de réinsertion et d’amélioration des conditions de détention.

Outre l’expérience unique de déguster en prison des plats gastronomiques servis par des détenues, il permet avant tout aux prisonnières de San Diego de bénéficier de segundas oportunidades (secondes chances), comme indiqué sur le mur de la façade du restaurant.

Le restaurant a été créé par la Fondation Acción Interna dirigée par Johana Bahamon. Cette célèbre actrice colombienne tenait à offrir de nouvelles perspectives d’avenir aux détenues. Elles sont formées au travail en cuisine et en salle par des chefs étoilés de la région afin de leur redonner l’estime d’elles-mêmes :  » Tout a changé depuis Interno. Avant nous ne faisions rien, maintenant nous pouvons faire quelque chose de nos mains et démontrer au reste de la société que nous en sommes capables. On se sent utiles « , s’accordent-elles à dire.

La réhabilitation passe ici à travers les plats pour ces détenues qui, privées de liberté, ont également trop souvent perdu confiance en elles. Tout comme les visiteurs qui finissent par oublier qu’ils sont en prison lorsqu’ils entrent dans ce restaurant chaleureusement décoré, les prisonnières voient en ce lieu une réelle échappatoire.

Une trentaine de femmes travaillent dans ce restaurant, ce qui leur permet de diminuer leur peine de prison tout en percevant un salaire. Le reste des bénéfices sert à améliorer la qualité de vie des 180 détenues.

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