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Crash Germanwings: la seconde boite noire devrait pouvoir être exploitée

Le Vif

La deuxième boite noire de l’Airbus A320 de Germanwings a été retrouvée jeudi dans les Alpes et son état « laisse espérer » une exploitation, a affirmé la justice française alors que son homologue allemande révélait que le copilote de l’avion s’était renseigné sur les manières de se suicider.

Cette boite retrouvée par une gendarme, neuf jours après la catastrophe qui a fait 150 morts, contient « 500 paramètres » dont la vitesse, l’altitude ou le régime moteur de l’avion, a précisé lors d’une conférence de presse à Marseille le procureur chargé de l’enquête en France, Brice Robin.

De même couleur que la roche et noircie par le feu, elle était « totalement enfouie », a-t-il dit. Mais « son état général laisse raisonnablement espérer une possibilité d’exploitation ».

En Allemagne, la justice allemande a indiqué qu’Andreas Lubitz, 27 ans, suspecté de s’être enfermé seul dans la cabine de pilotage et d’avoir sciemment projeté l’appareil contre une montagne alors qu’il reliait Barcelone à Düsseldorf, s’était renseigné sur les portes blindées dans les avions.

Il s’est « informé sur les manières de se suicider » ainsi que sur « les portes de cockpit et leurs mesures de sécurité », a indiqué le parquet de Düsseldorf, en charge de la partie allemande de l’enquête.

Ces recherches ont été mises au jour en étudiant l’historique des sites visités sur une tablette saisie lors d’une perquisition dans l’un de ses domiciles, a précisé la justice allemande.

Le copilote a fait ces recherches sur internet entre le 16 et le 23 mars, soit la veille du vol fatal survenu le 24 mars, selon la même source.

La première boite noire de l’A320 de Germanwings qui renfermait les enregistrements des sons et conversations dans le cockpit avait été retrouvée peu après le crash. Son analyse a conduit à suspecter Andreas Lubitz, 27 ans, d’avoir décidé de se suicider et d’entrainer dans la mort les 149 autres personnes à bord de l’avion précipité contre une montagne dans le sud des Alpes françaises.

Mardi, la gendarmerie française avait indiqué qu’il n’y avait « plus de corps sur la zone du crash » et que leur évacuation était terminée. Le travail des équipes consistera désormais à « récupérer les effets personnels » des passagers, avait-elle précisé.

Les autorités françaises ont promis une identification rapide des restes des victimes sur la base de leur ADN. Il faudra cependant encore « trois à cinq » semaines pour identifier les victimes, a précisé jeudi le procureur français. La remise des corps aux familles ne pourra avoir lieu qu’après « validation » des identifications. Après la récupération des restes humains, « 150 profils ADN ont été isolés » et pourront être comparés avec les ADN fournis par les familles des victimes, a-t-il ajouté.

Parmi les effets personnels retrouvés sur le site du crash, les enquêteurs ont récupéré une quarantaine de téléphones portables. Mais leurs données pourraient ne pas être exploitables en raison de leur état « très abimé », a indiqué le procureur.

Pour faire face aux probables demandes de dommages et intérêts des familles, le consortium d’assureurs conduit par le géant allemand Allianz a mis de côté 300 millions de dollars (279 millions d’euros), selon Lufthansa.

Outre 72 Allemands tués, figurent parmi les victimes une cinquantaine de personnes de nationalité espagnole. Au total, près d’une vingtaine de nationalités étaient représentées dans l’avion. Une personne de nationalité belge figure parmi les vicitimes.

La catastrophe aérienne a poussé de nombreuses compagnies aériennes dans le monde à instaurer une obligation de laisser en permanence lors d’un vol au moins deux personnes dans la cabine de pilotage.

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