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Coup de théâtre en Grande-Bretagne: Boris Johnson se retire, Rishi Sunak grand favori de la course à Downing Street

L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson s’est retiré dimanche soir de la course à Downing Street, dans un coup de théâtre spectaculaire à quelques heures de la clôture des candidatures.

Alors que ces candidatures doivent se clore lundi à 14h00 (15h00 HB), M. Johnson a affirmé dans un communiqué qu’il avait obtenu les 100 parrainages nécessaires pour se présenter. Mais, a-t-il déclaré, « ces derniers jours, je suis arrivé à la triste conclusion que ce ne serait simplement pas la bonne chose à faire. Vous ne pouvez pas gouverner efficacement si vous n’avez pas un parti uni au parlement » a-t-il ajouté. 

Il se dit convaincu qu’il aurait eu, s’il était candidat, « une bonne chance (…) de retourner à Downing Street » et se dit « bien placé » pour mener son camp lors des prochaines législatives prévues dans deux ans.

Ce retrait pourrait ouvrir la voie à la nomination de l’ancien ministre des Finances Risi Sunak dès lundi: il est pour l’instant le seul candidat ayant les 100 soutiens nécessaires. L’autre candidate, la ministre des relations avec le Parlement Penny Mordaunt, en est loin.

Durant un week-end d’intenses tractations, M. Sunak, 42 ans, s’était lancé dimanche dans la course pour succéder à Liz Truss, qui a démissionné après seulement 44 jours au pouvoir. « Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays », a-t-il déclaré en annonçant sa candidature sur Twitter, promettant « intégrité, professionnalisme et responsabilité ».

Le camp de Boris Johnson avait tout le weekend affirmé que l’ancien Premier ministre de 58 ans, revenu samedi de vacances dans les Caraïbes, avait aussi atteint les 100 soutiens, contredisant au moins trois décomptes officieux qui lui donnaient dimanche soir entre 57 et 76 soutiens déclarés. « J’ai parlé à Boris Johnson et clairement il va se présenter », avait affirmé un de ses proches, le ministre Jacob Rees-Mogg.

La deuxième candidate déclarée, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, avait selon son entourage été approchée par Boris Johnson qui lui aurait demandé de se désister en sa faveur. Mme Mordaunt a déclaré sur la BBC qu’elle était candidate « pour gagner ». 

Le soutien à Rishi Sunak « augmente d’heure en heure », avait aussi déclaré Dominic Raab, ancien vice-premier ministre de Boris Johnson.

Parmi ses récents soutiens les plus remarqués, celui de l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman, influente dans l’aile droite du parti et depuis des années fidèle à Boris Johnson. Même s’ils ne le soutiennent pas, de nombreux députés conservateurs ont pris soin de professer leur affection pour Boris Johnson, contraint à démissionner début juillet après un trop plein de scandales et de mensonges. Cet éternel optimiste et ancien « héros » du Brexit reste populaire auprès de la base du parti. Mais pour beaucoup, y compris dans son camp, il est trop controversé pour revenir à Downing Street. D’autant qu’il fait toujours l’objet d’une enquête parlementaire, qui doit démarrer prochainement, pour établir s’il a menti au parlement sur le « partygate » ces fêtes illégales à Downing Street durant le confinement anti-Covid.

Risi Sunak, en position de force

L’ancien ministre des Finances britannique Rishi Sunak apparaît ainsi pour devenir, peut-être dès lundi, le nouveau Premier ministre britannique à la place de Liz Truss, après l’abandon spectaculaire de Boris Johnson.

Le retrait de Johnson ouvre la voie à la nomination à Downing Street de Rishi Sunak, 42 ans, candidat malheureux cet été contre Liz Truss, Première ministre éphémère qui a démissionné après seulement 44 jours au pouvoir. 

Au cours d’un intense week-end de tractations, M. Sunak a annoncé dimanche sa candidature. « Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays », a-t-il déclaré sur Twitter, promettant « intégrité, professionnalisme et responsabilité ».

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Il est pour l’instant le seul candidat ayant les 100 soutiens nécessaires. L’autre candidate, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, en est loin. Il lui reste lundi matin pour y arriver, une tâche qui semble difficile. Elle a fait savoir dimanche soir qu’elle restait dans la course, se présentant comme celle qui pouvait unir le parti.

Si elle obtient les soutiens nécessaires et se maintient malgré l’avance de son rival, les adhérents devront les départager par un vote en ligne d’ici à vendredi.

Rishi Sunak
Rishi Sunak © Belga

Sinon, Rishi Sunak pourrait être nommé Premier ministre dès lundi soir, le cinquième depuis le référendum du Brexit de 2016, qui a ouvert une page de turbulences économiques et politiques au Royaume-Uni. Ce petit-fils d’immigrés indiens serait alors le premier non blanc à ce poste dans le pays.

« Nous serons toujours reconnaissants » à Boris Johnson, a-t-il déclaré dimanche soir sur Twitter, rappelant que son ancien patron, avec lequel il était à couteaux tirés depuis des mois, avait été l’homme du Brexit, celui de la mise en place à grande échelle d’une campagne de vaccination contre le Covid, et avait dirigé le pays durant « certains de ses défis les plus difficiles ». Il a aussi mentionné son soutien à l’Ukraine depuis l’invasion de la Russie.

Rishi Sunak, gardien de l’orthodoxie budgétaire et bourreau de travail, leur apparaît comme un meilleur choix alors que le pays traverse une grave crise économique et sociale, encore aggravée par les errements calamiteux de Liz Truss qui ont déstabilisé les marchés et fait chuter la livre.

M. Sunak avait régulièrement dénoncé cet été le plan économique de Liz Truss.

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