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Charles Michel, la goujaterie, la rivalité intra-européenne et la Turquie

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Une vidéo montre le président du Conseil européen snober la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, pour s’asseoir sur l’un des deux seuls fauteuils disponibles face aux président turc Erdogan. Un incident diplomatique révélateur, à plusieurs titres, dont Charles Michel ne sort pas grandi.

La vidéo fait le tour des réseaux sociaux depuis ce mercredi matin. Remontée et postée par l’Allemand Sergey Lagodinsy, député européen écologiste, elle est évidemment orientée, mais révélatrice à plus d’un titre.

On y voit le président du Conseil européen, Charles Michel, se précipiter sur un des deux fauteuils installés côte à côte pour une rencontre au Sommet avec la président turc Recep Tayyip Erdogan, mardi. Les deux hommes s’installent confortablement tandis qu’Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, reste un moment debout, circonspecte, se demandant où elle peut s’installer.

L’Allemande murmure un « Ehm » dubitatif, repris dans la vidéo remontée à partir de l’original sous forme d’une onomatopée. Avant de s’asseoir finalement sur un canapé, à distance des deux hommes.

https://twitter.com/thomasgunzig/status/1379689461236252672Thomas Gunzighttps://twitter.com/thomasgunzig

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« La présidente von der Leyen a été surprise, a souligné mercredi son porte-parole Eric Mamer. Elle a décidé de passer outre et de donner la priorité à la substance. Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident« . Et de poursuivre: « Mme von der Leyen attend d’être traitée selon les règles protocolaires et elle a demandé à ses services de faire en sorte que ce genre d’incidents ne se répète pas à l’avenir. Les présidents des deux institutions ont le même rang protocolaire », a-t-il soutenu. Le Conseil européen a toutefois fait savoir que son président a la préséance sur la Commission pour le protocole international. »Il revient aux autorités turques, en charge de la rencontre, d’expliquer pourquoi il a été offert ce type de siège à Mme von der Leyen », a prolongé Eric Mamer.

L’incident a suscité d’innombrables commentaires et réactions. Dans différents registres.

Un certain nombre de personnalités mettent en évidence la « goujaterie » du président du Conseil européen. « L’attitude d’Erdogan ne me surprend pas, commente Christie Morreale (PS), ministre wallonne de la Santé. Ce qui est difficilement compréhensible, c est pourquoi Charles Michel s’y est plié sans broncher. » « Les hommes savent pourquoi », ironise Zakia Khattabi (Ecolo), ministre fédérale Ecolo. « C’est une véritable honte en effet…, abonde Gilles Vanden Burre, chef de file Ecolo à la Chambre, en relayant un message d’Alain Gerlache, chroniqueur et, entre autres, ancien porte-parole du libéral Guy Verhofstadt quand il était Premier minstre. L’Europe devrait exiger des excuses de la part de la Turquie (et Michel aurait franchement dû se lever ou se barrer). »

https://twitter.com/christiemorreal/status/1379753540877496321Christie Morrealehttps://twitter.com/christiemorreal

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Reflet d’un sexisme ordinaire, qui fait bondir les féministes au sens large, l’attitude protocolaire de Charles Michel est d’autant plus critiquée qu’il s’agit d’une recontre visant à pacifier les relations avec un Turquie qui ne cesse de rétrogader la position de la femme. « Alors que la Turquie dénonce la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes, Charles Michel offre une image divisée – et sexiste – de l’UE, s’indigne le Centre d’action laïque. Rien de mieux à faire? »

https://twitter.com/ActionLaique/status/1379740328178122753CentreActionLaïquehttps://twitter.com/ActionLaique

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Les « shame on you » abondent sur la toile, tandis que l’absence d’excuses officielles du président du Conseil européen indigne davantage encore.

L’incident s’enracine en outre sur une tension récurrente entre les deux têtes de l’Union européenne, les président.e.s du Conseil et de la Commission rivalisant sur leur primauté sur la scène internationale. Charles Michel incarne, de par sa fonction, une Union davantage ancrée dans ses Etats, tandis qu’Ursula Von der Leyen, à la tête de la Commission, reflète une Europe plus fédérale.

Entre les deux, à travers cet incident, la Turquie montre là aussi qu’elle a choisi. Faisant d’une pierre deux coups, elle a aussi humilié cette Union qu’elle considère désormais pratiquement comme un ennemi. « Parvenir à diviser et humilier l’UE avec une simple chaise, résume François De Smet , président de DéFI. Charles Michel n’aurait-il pu éviter la violence symbolique de cette séquence? »

https://twitter.com/francoisdesmet/status/1379755112927801345François De Smethttps://twitter.com/francoisdesmet

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