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Bruxelles: malaise après la démission du commissaire à la santé

La démission du commissaire maltais John Dalli après sa mise en cause dans une affaire de fraude provoque un sérieux malaise. C’est la première fois qu’un commissaire européen démissionne depuis l’affaire Cresson en 1999.

Annoncée le 16 octobre, la démission du commissaire maltais John Dalli après sa mise en cause dans une affaire de fraude a provoqué une onde de choc à Bruxelles. « Nous avons été très surpris », explique une source européenne à L’Express. Aucun signe avant-coureur manifeste n’aurait en effet laissé présager un tel scénario. Le Parlement européen a d’ailleurs été informé de l’affaire par la Commission européenne le jour même, quelques heures avant les journalistes.

Mis en cause par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) dans une affaire de tentative de trafic d’influence, le commissaire en charge de la consommation et de la santé nie toute implication. Il a décidé de quitter ses fonctions pour préserver sa réputation et celle de la Commission de José Manuel Barroso. Mais l’image de l’exécutif européen en prend un sacré coup.

Selon le rapport de l’Olaf transmis à la Commission en début de semaine, le commissaire Maltais était bien au courant des intentions frauduleuses d’un entrepreneur de même nationalité. Celui-ci avait proposé à Swedish Match, une entreprise suédoise, de mettre à profit ses relations avec John Dalli pour influencer un projet législatif européen sur les produits du tabac moyennant une rémunération financière. L’entreprise, qui a décidé de dénoncer la manoeuvre auprès de l’Olaf, fabrique de la poudre de tabac humide, appelé le snus, dont la vente est justement interdite dans l’Union européenne. Et son implication dans une affaire aussi grave suscite d’importantes interrogations.

C’est la première fois qu’un commissaire se démet de ses fonctions depuis la démission collective de la Commission de Jacques Santer en 1999, après la mise en cause de la commissaire française Edith Cresson dans une affaire de fraude.

Manon Malhère, L’Express

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