Ben Laden: la lettre qui prouve la dissimulation des preuves

Anthony Planus
Anthony Planus Journaliste

L’ONG Judicial Watch a obtenu une copie, expurgée, de l’e-mail envoyé par un vice-amiral américain et donnant l’ordre de détruire toutes les photos entourant la mort d’Oussama Ben Laden.

Le groupe de surveillance des activités du gouvernement américain Judicial Watch a demandé et obtenu du Pentagone une copie d’un e-mail envoyé par William McRaven, alors vice-amiral du commandement US, relate Slate.fr. Dans ce message, le responsable militaire ordonne: « je veux insister sur une chose bien précise, les photos; particulièrement celles des restes d’Oussama Ben Laden. À l’heure qu’il est – toutes les photos devraient avoir été confiées à la CIA; si vous en possédez toujours, détruisez les immédiatement ou portez les au… » La fin de la phrase a été expurgée, tout comme environ les trois quarts de la missive.

Le Freedom of information act bafoué, puis respecté

Ce n’était pourtant pas la première fois que cet e-mail était demandé. Au lendemain de l’opération qui a conduit à la mort d’Oussama Ben Laden le 2 mai 2011, l’agence de presse américaine Associated Press avait formulé le souhait de recevoir « des copies de tous les emails envoyés depuis ou à destination de la boîte mail gouvernementale » de William McRaven en lien avec Ben Laden, au nom du Freedom of information act. Cette loi, datant de 1966, stipule que les agences américaines doivent remettre leurs documents à toute personne qui en fait la demande, sauf si la sécurité nationale est mise en danger, et qu’elles ne peuvent en aucun cas les détruire une fois la demande formulée.

Or, l’ordre de McRaven date de 10 jours après la demande d’AP. Ce qui prouve bien que l’armée américaine a sciemment bafoué le droit à l’information. Ironiquement, c’est grâce à ce même Freedom of information act que Judicial Watch a pu, trois ans plus tard, finalement obtenir du Pentagone le 31 janvier dernier l’e-mail compromettant de William McRaven.

Pour rappel, la Maison-Blanche avait refusé de dévoiler ni les photos du corps de Ben Laden, pour ne pas en faire (encore plus) un martyr, ni l’endroit où sa dépouille a été jetée à la mer, afin de ne pas créer un lieu de pèlerinage.

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