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Bactérie E.coli : des graines germées à l’origine de l’épidémie

L’Institut fédéral allemand de veille sanitaire déclare que des graines germées sont à l’origine de l’épidémie de diarrhées mortelles.

« Ce sont les graines germées » qui sont en cause, a déclaré Reinhard Burger, directeur de l’Institut Robert Koch (RKI), lors d’une conférence de presse à Berlin des trois instituts sanitaires fédéraux impliqués dans le dossier.

Selon les analyses, « les gens qui ont mangé ces graines ont neuf fois plus de chances d’avoir des diarrhées sanglantes et d’autres signes d’infection par la bactérie E.coli que ceux qui n’en ont pas mangées », a-t-il dit.

Il y a eu des analyses « multiples », dans les champs et dans les produits d’une exploitation du nord de l’Allemagne, Gärtnerhof à Bienenbüttel, qui n’ont certes pu prouver la présence irréfutable de la bactérie, mais « la chaîne d’indices est tellement importante » qu’on peut identifier désormais l’origine de la contamination, ont expliqué les responsables des autorités sanitaires.

Cette conférence de presse réunissait le RKI, l’Office fédéral pour la protection des consommateurs et la sécurité alimentaire, et de l’Institut fédéral d’évaluation des risques.

Alerte levée contre les concombres et les tomates

L’Institut fédéral de veille sanitaire, avait dans un premier temps suspecté des concombres espagnols, des tomates et de la salade d’être à l’origine de la contamination. L’alerte qui avait été émise contre ses produits fin mai a été officiellement levée ce vendredi.

« Nos trois instituts sont d’accord (pour dire) qu’il n’y a plus de raison de maintenir ces recommandations » de non consommation, a annoncé l’un des dirigeants.

Par ailleurs, il semble que « la source d’infection n’est plus active », et « les chiffres de nouveaux malades infectés baissent », ont-ils dit.

Des pertes énormes pour les agriculteurs

L’alerte lancée le 25 mai contre les concombres, les tomates et les salades crûs, en raison de l’extension de l’épidémie liée à la bactérie E.coli entérohémorragique (Eceh), a coûté des centaines de millions d’euros aux agriculteurs européens.

Leurs marchandises ont été boudées, en tête celles venues d’Espagne, puisque des légumes espagnols avaient été incriminés à tort par l’Allemagne au début de la crise.

Rien que pour les Espagnols, les pertes sont chiffrées à quelque 200 millions d’euros par semaine. L’Espagne, premier exportateur de fruits et légumes de l’Union européenne, écoule 25% de sa production en Allemagne.

En Allemagne, le manque-à-gagner est évalué à 60 millions d’euros pour les agriculteurs du pays depuis le début de cette crise, selon la Fédération des agriculteurs allemands.

L’Union européenne a proposé une aide de 210 millions d’euros pour soulager les agriculteurs touchés.

31 morts et 3.000 malades

Trente et une personnes sont mortes des suites d’une infection à cette souche de la bactérie Eceh. Au total, environ 3.000 personnes sont tombées malades dans 14 pays en l’espace de cinq semaines.

Dont des dizaines qui avaient apparemment consommé des produits de ‘exploitation de Bienenbüttel, a indiqué le ministre régional de l’Agriculture de Basse-Saxe (nord) Gert Lindemann au magazine Focus à paraître lundi. L’entreprise a pu utiliser des semences souillées ou bien un employé de l’exploitation a pu infecter les lieux en raison d’un « manque d’hygiène », a-t-il ajouté.

La ministre fédérale de l’Agriculture, Ilse Aigner, a indiqué vendredi, lors d’une autre conférence de presse, que l’exploitation de Bienenbüttel était « complètement fermée » et que « aucun produit (de cette exploitation) n’est encore sur le marché ».

« Pas de graines germées en provenance d’Allemagne en Belgique »

Les graines germées commercialisées en Belgique sont issues de la production nationale ainsi que d’importations en provenance des Pays-Bas. Aucune d’entre elles ne vient d’Allemagne, a confirmé l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca).

L’Afsca effectue pour l’instant un monitoring auprès des fournisseurs et détaillants de graines germées. L’Agence attend désormais les résultats des échantillons prélevés, a indiqué le porte-parole, Pierre Cassart, à l’Agence Belga.

Dès que les résultats des tests seront connus, l’Afsca les publiera sur son site internet, précise M. Cassart. L’Agence attend également une confirmation officielle des dernières informations de la part de l’Union européenne avant de prendre d’éventuelles mesures.

Le Vif.be, avec Belga

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