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Avec les élections, Kabila veut consolider la démocratie en RDC

Le président congolais Joseph Kabila a réaffirmé sa détermination d’organiser dans les délais prévus les élections prévues à partir de l’an prochain en République démocratique du Congo (RDC), dans une interview publiée mardi.

« On va faire plusieurs choses à la fois, et d’abord consolider la démocratie, renforcer la paix et la stabilité. Car sans la paix, le développement ne sera qu’une illusion. La démocratie, cela signifie que les élections auront lieu dans les délais prévus. J’y tiens beaucoup. Ces élections doivent avoir lieu avant la fin de l’année 2011 », a-t-il déclaré au journal ‘Le Soir’.

« La priorité, ce sont les prochaines élections. Il faut enraciner la démocratie », a ajouté M. Kabila dans cette interview recueillie samedi alors que le président ivoirien Laurent Gbagbo prêtait serment au terme d’une élection présidentielle contestée.

La RDC doit pour sa part organiser des élections générales entre le 27 novembre 2011 pour la présidentielle et les législatives nationales et août 2013 pour l’élection des maires.

Le président congolais n’a toutefois pas encore formellement annoncé s’il serait candidat à un second mandat, soulignant que la campagne électorale « ne commencera pas avant juillet ou septembre 2011 ».

Sans évoquer la possibilité de modifier la Constitution congolaise pour lui permettre de briguer un éventuel troisième mandat, M. Kabila affirme qu' »il y aura peut-être quelques réformes, principalement dans la loi électorale ». « Quant à la Constitution, qui date de 2006, il faudra modifier quelques articles, à propos du découpage territorial et du Conseil supérieur de la magistrature » (CSM) au sein duquel il ne peut siéger.

Il évoque aussi la mort du militant des droits de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire, président de l’ONG congolaise de défense des droits de l’Homme la Voix des sans Voix (VSV), qui avait été retrouvé mort le 2 juin dernier dans sa voiture dans la périphérie de Kinshasa.

« A la veille du 30 juin (la date du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’ex-Congo belge, NDLR), cette affaire a été un très grand choc pour moi », a dit M. Kabila en exprimant l’espoir que « la vérité va éclater » lors du procès en cours de huit policiers – dont le chef des services spéciaux.

Le président a admis que M. Chebeya était « critique » à son égard mais qu’il « ne faisait que son travail ». Il se pose ainsi en défenseur des militants des droits de l’Homme – je leur ai toujours dit « que j’étais leur premier allié, je serai toujours là pour les défendre – et des journalistes, souvent menacés. « Ils ne doivent pas avoir peur. On a besoin d’eux pour qu’ils dénoncent ce qui ne va pas, et ce que nous ne savons peut-être pas, ni moi, ni mes services de renseignement, ce que peut-être on nous cache », souligne le chef de l’Etat.

Il assure enfin que l’ex-Zaïre, ravagé par des années de gabegie et de guerres civiles, se rétablit lentement. « Petit à petit, le Congo reprend sa place au centre du continent, une place stratégique. Ce pays doit (…) doit aussi être le vrai moteur du développement du continent. Nous sommes sur la bonne voie, même si cela nous a pris beaucoup de temps, d’énergie, de sacrifices », a-t-il expliqué.

Selon lui, c’est seulement à partir de 2008 que la reconstruction a effectivement commencé. « Ce qui compte, c’est que les travaux ont commencé sur toute l’étendue du territoire national. Mais le Congo c’est 2.345.000 km2. Si nous avons réalisé 60 ou 100 kilomètres de route asphaltée, ce n’est rien, il reste beaucoup à faire », prévient enfin M. Kabila.

Levif.be avec Belga

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