Un drapeau de l'EI à Saadiya en Irak, une ville occupée pendant quelques mois par l'État islamique en 2014. © Reuters

Après Fallouja, quelles sont les prochaines batailles contre l’Etat islamique ?

Le Vif

La reprise totale de Fallouja est le dernier revers en date pour le groupe Etat islamique (EI), attaqué sur de nombreux autres fronts en Irak, en Syrie et en Libye.

Quelle est la prochaine bataille en Irak?

Après Fallouja, le principal objectif des forces irakiennes est la reprise de Mossoul, la deuxième ville du pays devenue la « capitale » de facto de l’EI en Irak. Selon les experts, sa chute pourrait sonner le glas du groupe jihadiste ultraradical qui avait proclamé dans cette ville, en juin 2014, le « califat ».

La bataille de Mossoul s’annonce toutefois différente de celles menées à Fallouja, Ramadi ou Tikrit. Elle impliquera un plus grand nombre d’acteurs qui chercheront à promouvoir leurs intérêts dans un Irak post-EI.

Les opérations militaires ont débuté il y a plusieurs mois sur deux fronts, l’un au sud, le long du Tigre, menées par les forces gouvernementales, et l’autre à l’est conduites par les forces kurdes.

Que contrôle encore l’EI en Irak?

Après la perte de Fallouja, l’EI ne contrôle que des territoires morcelés, avec peu de continuité entre eux.

Il a perdu les principales localités et villes de la province occidentale sunnite d’Al-Anbar mais maintient son emprise sur l’extrême-ouest, notamment sur la ville d’Al-Qaim près de la frontière avec la Syrie.

Les jihadistes contrôlent également des positions dans les montagnes de Hamrin au nord de Bagdad et plus au nord autour de Hawija.

A l’ouest de Mossoul, l’organisation tient encore Tal Afar, l’une des premières villes à tomber aux mains des jihadistes en 2014.

Sur quels fronts l’EI régresse-t-il en Syrie?

Depuis le 31 mai, une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis –Les Forces démocratiques syriennes (FDS)– mène une vaste offensive dans le nord pour prendre Minbej, fief vital de l’EI car la ville est sur l’axe utilisé par le groupe à partir de la Turquie.

Ces forces appuyées par des frappes de la coalition dirigée par Washington assiègent totalement Minbej, coupant de facto les routes d’approvisionnement reliant la frontière turque à Raqa, « capitale » de facto de l’EI en Syrie.

Malgré la résistance de l’EI qui utilise des kamikazes et des voitures piégées pour freiner leur avancée, les FDS sont entrées dans la ville et se rapprochent du centre. Après la reprise le 27 mars de Palmyre (centre) par l’armée du régime, la chute de Minbej serait la deuxième plus grande défaite pour l’EI depuis sa montée en puissance en plein conflit syrien en 2013.

Raqa est-elle menacée?

La province de Raqa, dans le nord, aux mains de l’EI depuis janvier 2014, fait l’objet depuis fin mai de deux offensives. L’une a été lancée par les FDS mais elle a rapidement tourné court car ces forces se sont concentrées sur Minbej. L’autre par les troupes loyales au président syrien Bachar al-Assad, mais l’EI, à coups d’opérations kamikazes, les a obligées à se replier hors de la province le 21 juin. Selon des experts, ces forces loyalistes n’étaient pas des troupes d’élite et leur positionnement était trop étendu dans cette région désertique pour être défendable.

La ville de Raqa reste le principal objectif stratégique et symbolique des forces anti-jihadistes mais elle est, selon les experts, très bien défendue par l’EI. Les opérations pour la reprendre pourraient donc s’éterniser.

L’EI peut-il résister en Libye?

L’EI fait face à une vaste offensive lancée le 12 mai pour la reprise de Syrte, la seule grande ville qu’il contrôle en Libye depuis juin 2015.

Les forces du gouvernement d’union nationale (GNA) sont entrées le 9 juin dans la ville côtière et assiègent depuis les jihadistes, qui résistent dans une zone de 5 km2.

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