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Afghanistan : le sergent Bales « ne se souvient pas » du carnage

Accusé d’avoir tué 16 villageois afghans, le sergent américain Robert Bales devrait plaider « l’altération du comportement » face aux faits qui lui sont reprochés, selon son avocat John Henry Browne.

Le sergent américain Robert Bales, accusé d’avoir tué 16 villageois afghans, « se souvient du début de la soirée et d’après (les faits, ndlr), mais il ne se souvient pas de ce qui s’est passé entre les deux », a déclaré son avocat John Henry Browne sur la chaîne CBS, après avoir rencontré son client dans la prison militaire de Fort Leavenworth (Kansas, sud).

Le 11 mars au milieu de la nuit, le sous-officier de 38 ans avait quitté sa base du district de Panjwayi, dans la province de Kandahar, au sud de l’Afghanistan. Il aurait ensuite tué 16 personnes dans deux villages voisins, dont des femmes et des enfants, et brûlé les cadavres, selon les premiers éléments de l’enquête. Il était ensuite revenu à sa base où il s’était rendu.
Les enquêteurs estiment que « l’alcool pourrait avoir joué un rôle » dans son équipée meurtrière, selon un responsable américain. Mais il n’était pas en état d’ébriété, selon son avocat. « Il a dit qu’il avait bu quelques petites gorgées de quelque chose mais qu’il n’avait pas bu de verre entier », a relaté Me Browne, qui a passé plus de sept heures à s’entretenir avec son client.

« Il pense aux troupes qu’il a laissé »

Esquissant sa ligne de défense, l’avocat a indiqué qu’il ne comptait pas plaider la folie qui, si elle était reconnue, entraînerait l’irresponsabilité pénale de l’auteur présumé de la tuerie, mais l' »altération du discernement » du sergent Bales au moment des faits, susceptible de constituer une circonstance atténuante.
Pour l’avocat, le sous-officier est en état de choc. « Il pense aux troupes qu’il a laissé derrière sur le terrain et aux conséquences des faits dont on l’accuse pour ses amis et ses compatriotes », a-t-il expliqué, précisant que son client s’inquiétait d’éventuelles représailles.

Dans une déclaration séparée, la femme de Robert Bales, Karilyn, a exprimé ses condoléances aux proches des 16 victimes de la tuerie. Selon elle, ce que l’on dit de son mari dans la presse « ne ressemble absolument pas au caractère de l’homme que je connais et que j’admire ».

Robert Bales doit être formellement inculpé « dans les prochains jours », a confié un responsable de l’armée de Terre des Etats-Unis. S’il est reconnu coupable, il encourt la peine de mort.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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