Surtourisme
Venise impose un droit d’entrée de cinq ou dix euros aux touristes d’un jour. © Getty Images

Surtourisme: ces destinations européennes risquent de vous coûter plus cher (carte interactive)

Entre taxes de séjour, droits d’entrée et quotas de visiteurs, plusieurs destinations très prisées ont pris des mesures pour endiguer le surtourisme.

Congés payés, augmentation du pouvoir d’achat, multiplication et démocratisation des moyens de transport, émergence des hébergements à bas coût… Les années 1960 ont vu naître un tourisme de masse en Europe. Au fil des décennies, le nombre de touristes n’a cessé d’augmenter, provoquant, dans certaines villes, une surfréquentation bienvenue pour les uns, vivement critiquée par les autres. Entre nuisances, menaces pour la biodiversité, raréfaction des logements et flambée des loyers, ce surtourisme peut revêtir, pour les populations locales, l’âpre chemise à fleurs du fléau.

Pour lutter contre ce phénomène, des localités, voire des pays entiers, appliquent des mesures dissuasives. Elles prennent la forme de taxes de séjour, de droits d’entrée, de quotas, ou encore de restrictions. A quelques jours des vacances scolaires, tour d’horizon des réglementations en vigueur dans les destinations européennes préférées des Belges.

Des croisiéristes taxés en Grèce

Dès le 1er juillet, et jusqu’au 30 septembre, les passagers de bateaux de croisière devront s’acquitter d’une taxe s’ils souhaitent accoster sur une île grecque, ont fait savoir les autorités locales. Pour les destinations particulièrement plébiscitées, comme Mykonos ou Santorin, ce montant peut grimper à 20 euros, précise le ministère grec du Tourisme.

La taxe restera d’application le reste de l’année, mais sera moins élevée durant la moyenne et la basse saison, ainsi que sur d’autres îles grecques moins courues par les touristes.

En outre, le 1er janvier 2025, le pays a augmenté sa taxe de séjour. En haute saison (d’avril à octobre), les touristes se voient facturer entre deux et quinze euros la nuit, en fonction du type de logement. A cela s’ajoutent deux à quinze euros de «taxe de résilience climatique» par nuitée, en fonction du nombre d’étoiles affichées par l’hôtel.

Un droit d’entrée en Italie

L’information avait fait les titres de nombreux médias, en 2024: pour lutter contre le surtourisme, Venise avait décidé d’imposer une taxe d’accès aux touristes souhaitant se rendre dans la Cité des Doges. Les autorités locales réitèrent en 2025, et étendent même la mesure.

Pour se rendre à Venise, les «excursionnistes», ou touriste d’un jour, devront se délester de cinq euros, s’ils s’y prennent au moins quatre jours à l’avance, et de dix euros s’ils paient le jour de leur arrivée. Appliqué durant 29 jours, l’an dernier, ce droit d’entrée est étendu à 54 jours (voir dates ici), depuis ce printemps. Les voyageurs dormant au moins une nuit sur place sont exemptés de ces frais.

Dans le reste de l’Italie, chaque ville décide de la taxe de séjour imposée aux touristes. Elle est ainsi de six euros (ou trois euros en camping) par personne et par nuit, à Rome; de 3,50 à six euros à Florence; de trois à 3,50 euros à Naples; de 2,50 à 4,50 à Milan, et de trois euros sur la côte amalfitaine.

Des taxes de séjour plus élevées au Portugal

Au pays de Camões, au moins 26 municipalités (sur 308) imposent une taxe de séjour aux touristes. C’est le cas de la capitale, Lisbonne, qui a doublé cette taxe, en septembre dernier, la faisant passer de deux à quatre euros par personne et par nuit. A Porto, la taxe de séjour est passée de deux à trois euros en décembre 2024.

Plusieurs localités de l’Algarve, région particulièrement prisée pour ses plages, ont également instauré une taxe de séjour de deux euros par nuitée durant la haute saison (d’avril à octobre). Certaines îles portugaises comme les Açores et Madère ont suivi le mouvement et imposent à leurs touristes une taxe de séjour de deux euros par nuit.

Manifestation contre le tourisme de masse, le 15 juin 2025, à Lisbonne. © Getty Images

Le nombre de voitures touristiques en Espagne

A l’instar d’autres villes européennes touchées par le surtourisme, quelques localités espagnoles ont décidé de taxer leurs visiteurs, à l’instar de Barcelone. Dans la capitale de la Catalogne, les touristes se voient imposer deux taxes: une première, dite municipale, de quatre euros; et une seconde, la taxe de séjour, qui varie de deux à 3,50 euros en fonction du standing de l’hébergement. Ainsi, un voyageur peut payer jusqu’à 7,50 euros par nuit. Dans le reste de la Catalogne, les touristes s’acquittent uniquement de la taxe de séjour. Il est à noter que le gouvernement catalan prévoyait d’augmenter le prix de la taxe de séjour dès le 1er mai. Une nuit à Barcelone aurait pu coûter jusqu’à onze euros par personne, mais les autorités régionales ont décidé de postposer la mesure jusqu’à octobre 2025 «au plus tôt».

Sur les îles Canaries, Mogan a été la première à imposer un droit de séjour à ses visiteurs. Celui-ci coûte seulement 0,15 euro par personne et par nuit. Tandis que dans les Baléares, cette taxe varie d’un à quatre euros selon le standing de l’hébergement.

A Ibiza, les autorités ont décidé de limiter le nombre de véhicules de non-résidents. Depuis le 1er juin, et jusqu’au 30 septembre prochain, 20.000 véhicules de touristes pourront circuler sur l’île, et pas un de plus. Seuls 4.000 véhicules privés seront autorisés, le reste étant des voitures à louer sur l’île.

A noter: certaines grandes villes comme Madrid ou Valence n’appliquent pas encore de taxe de séjour.

Des quotas annuels en France

Les calanques de Sugiton et des Pierres Tombées sont victimes de leur succès et marquées par une érosion du terrain qui menace la pinède. C’est la raison pour laquelle le Parc national a décidé d’en limiter l’accès à 400 personnes quotidiennement. Pour découvrir les beautés marseillaises, il faut procéder à une réservation gratuite jusqu’au 31 août, ainsi que les 6, 7, 13 et 14 septembre 2025.

Une autorisation spéciale au Royaume-Uni

Depuis le 2 avril 2025, les touristes européens se rendant au Royaume-Uni (Angleterre, Ecosse, pays de Galles et Irlande du Nord) doivent se munir d’une autorisation électronique de voyage (ETA). Il ne s’agit pas d’une mesure dissuasive, mais d’un moyen pour les autorités britanniques de renforcer la sécurité aux frontières. Cette autorisation coûte seize livres sterling, soit près de 19 euros au cours actuel. La demande d’ETA doit être introduite en ligne au plus tard trois jours avant le départ, et est valide durant deux ans.


Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire