Euro banknotes and coins in front of the national flag of Belgium

La Belgique peut-elle sombrer dans la précarité économique? « Nous restons un pays extrêmement riche »

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Le FMI met la pression sur la Belgique et lui recommande de réaliser des économies correspondant à 0,8% du PIB. Pour l’économiste Bruno Colmant (ULB), « la Belgique n’est pas en situation périlleuse, grâce à la richesse de son épargne. »

Le FMI est-il trop pessimiste ? « Le FMI doit être alarmiste, c’est son rôle, admet Bruno Colmant. La Belgique est un pays dont l’Etat est pauvre, mais qui a un taux d’épargne extrêmement important. Donc, si on avait un problème de financement, les banques seraient d’une grande utilité pour prêter à l’Etat. Je ne pense pas que structurellement, il y ait un danger. Je ne l’ai d’ailleurs jamais cru », rassure-t-il.

« La Belgique n’est pas en situation périlleuse »

Pour le FMI, une nouvelle crise pourrait plonger la Belgique dans une situation précaire. Ce n’est pas l’avis de Bruno Colmant, qui évoque des arguments rassurants. « Je ne crois pas que la Belgique soit en situation périlleuse. On a un endettement public qui reste raisonnable. Et surtout, le pays est extrêmement riche, dans le sens où il possède des centaines de milliards d’épargne chez les particuliers et les entreprises. Si l’Etat belge avait un problème de financement, il pourrait emprunter auprès de ses propres banques. »

Le FMI estime que des efforts peuvent être engrangés dans les dépenses publiques. Cela sous-entend-t-il que l’Etat belge n’a pas suffisamment ciblé ses aides de soutien aux familles et aux entreprises ? « Oui, les aides ont été maximées, c’est vrai, reconnaît Bruno Colmant. Mais dans l’urgence, il aurait été difficile de faire autrement. La leçon à tirer pour le futur, c’est qu’il faut avoir des chiffres beaucoup plus fins, granulaires. C’est-à-dire savoir précisément quelles sont les dépenses énergétiques par ménage, pour voir si on doit fiscaliser les dépenses énergétiques. Donc, faire un travail statistique sur base des revenus imposables. On a vu que c’était inabouti, c’est maintenant qu’il faut préparer l’avenir. »

D’un point de vue statistique, la Belgique est « hyper mal équipée, pointe l’économiste. C’est dû à un manque d’effort politique d’une part, mais il y a aussi une volonté d’éviter d’ostraciser des populations. Il faut déjà jongler entre la partie néerlandophone et francophone. Quelque part, il y a une volonté de vivre dans le flou statistique et dans l’inefficacité plutôt que d’aller heurter certaines sensibilités », analyse-t-il.

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