Pour Emmanuel Macron, l’Union européenne doit être crainte pour être libre. Mais cela n’a pas été le cas lors des négociations avec les Etats-Unis, regrette-t-il.
Le président français Emmanuel Macron a déploré, en Conseil des ministres, que l’Union européenne n’ait pas été assez « crainte » dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis et martelé que la France continuerait de faire montre « d’exigence et de fermeté » dans la suite des discussions.
« L’Europe ne se vit pas encore suffisamment comme une puissance. Pour être libres, il faut être craints. Nous n’avons pas été assez craints », a déclaré le chef de l’Etat, qui réagissait pour la première fois à l’accord commercial annoncé dimanche entre Bruxelles et Washington, selon des propos rapportés par des participants. « La France a toujours tenu une position de fermeté et d’exigence. Elle continuera de le faire. Ce n’est pas la fin de l’histoire et nous n’en resterons pas là« , a-t-il lancé.
L’UE peut obtenir de « nouvelles exemptions » durant les discussions qui auront lieu pour « formaliser » l’accord dans les détails, a-t-il relevé, appelant à « oeuvrer sans relâche au rééquilibrage de nos échanges, notamment dans les services ». Le chef de l’Etat, rejoignant ses principaux homologues européens, a toutefois convenu que « les négociations (avaient) été menées dans des conditions difficiles » et que « l’accord (avait) le mérite d’offrir de la visibilité et de la prévisibilité à court terme« . « Il préserve les intérêts français et européens » sur des « filières exportatrices majeures » comme l’aéronautique, a-t-il pointé.
Paris a également déploré les conditions dans lesquelles l’annonce de l’accord avait été faite, par un président américain triomphant, Donald Trump, au côté de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.