Le Concours Reine Elisabeth retrouve son bien-aimé public
Soixante-huit musiciennes et musiciens sont en lice pour le Concours Reine Elisabeth, consacré pour la 2e fois de son histoire au violoncelle. La première épreuve débute lundi à Bruxelles, en présence du public qui n’a pas pu assister aux représentations depuis 2019, crise sanitaire oblige.
« Il y a quelque chose de magique qui se passe en présence d’un public. Ça change la donne », confie Gilles Ledure, président du jury. L’audience du Concours Reine Elisabeth est toujours de grande qualité, selon lui. « Le public n’est pas là pour juger, il soutient les candidats et on sent une admiration pour ce que les musiciens font à leur âge. »
Les 68 violoncellistes ont été sélectionnés parmi 152 candidats en vue de la première épreuve, qui se déroule jusqu’au 14 mai dans l’emblématique Studio 4 de Flagey. Stéphanie Huang, une candidate belge de 26 ans se trouve parmi eux. Formée au Koninklijk Conservatorium van Brussel (conservatoire de la communauté flamande) et au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, elle poursuit actuellement son parcours à la Chapelle musicale Reine Elisabeth à Waterloo. Elle s’est déjà produite à Bruxelles, Paris ou Monaco.
Les autres candidats proviennent notamment des États-Unis, du Japon, d’Allemagne, de France, de Turquie et même d’Australie : 25 nationalités sont représentées en tout. Quatre violoncellistes font également le voyage depuis la Russie. Le concours avait publié un communiqué début mars condamnant l’invasion russe en Ukraine, tout en rappelant le règlement selon lequel tous les jeunes artistes sont les bienvenus, quelle que soit leur nationalité.
Pendant la première épreuve, chaque candidat jouera une sonate de Boccherini avec accompagnement de violoncelle, le 1er mouvement de la Sonate pour violoncelle seul d’Ysaÿe ainsi qu’une œuvre moderne avec accompagnement de piano.
La semaine suivante, ce sera la demi-finale. Les 24 musiciens sélectionnés feront alors leurs preuves avec l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, dirigé par Vahan Mardirossian. La finale, quant à elle, se tiendra du 30 mai au 4 juin à Bozar avec le Brussels Philharmonic, sous la direction de Stéphane Denève.
En tant que président du jury, Gilles Ledure ne vote pas, mais il a une idée précise des qualités qui permettent à un artiste de briller. « On cherche des musiciens complets, intelligents, qui parviennent à nous surprendre avec un répertoire qu’on croît connaître », dit-il. Certaines œuvres permettent d’ailleurs plus que d’autres de révéler ces qualités.
Les candidats ont l’occasion de choisir une partie des pièces présentées, une autre manière de se démarquer. « J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce qui est proposé. Les candidats se sont montrés innovateurs et ouverts, choisissant aussi un répertoire moins connu. On attend aussi cette approche. »
Au-delà de la compétition, reste une constante au fil des années : la joie de « découvrir des talents » et d’écouter leur musique.
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