Réconcilier la femme et la mère, tel est l’objectif d’Elsa Godart.

Pour une révolution de la condition maternelle

Ludivine Ponciau
Ludivine Ponciau Journaliste au Vif

Féministe engagée contre les diktats et les injonctions sociales, Elsa Godart continue d’explorer le thème de la culpabilisation et de la maternité, «une guerre qui ne dit pas son nom».

Après En finir avec la culpabilisation sociale… pour être enfin libre! (Albin Michel, 2021), la philosophe et psychanalyste Elsa Godart continue d’explorer, avec Enfanter une étoile qui danse (1), les nouvelles formes de coercition, le contrôle de la société et la domination des systèmes patriarcaux. Elle y interroge la place des mères et leur rôle social dans la société contemporaine et rappelle que la maternité est toujours politique. A travers ses recherches, elle a aussi étudié le rapport à soi et aux autres, l’amour, la sincérité, la liberté, la bienveillance. Ainsi, deux de ses précédents livres, Je selfie donc je suis (Albin Michel, 2016) et Les Vies vides (Armand Colin, 2023) analysaient le besoin effréné de reconnaissance et de valorisation qui caractérise nos sociétés.

«Pourquoi tout, à chaque moment de la vie la plus simple, se transforme en épreuve, en combat, en guerre?»

C’est au cours d’une visite chez le pédiatre, lequel lui avait fait une remarque sur le poids de sa fille, qu’Elsa Godart fut prise d’une soudaine envie de rébellion. Contre les diktats, les jugements et les exigences qui contraignent les femmes à «s’enferrer dans des rythmes quotidiens insoutenables, de la vie domestique à la vie professionnelle, de l’emploi du temps aux injonctions à être de bonnes mères. Des vies chronométrées et évaluées, sans que l’on puisse reprendre notre souffle».

Dans Enfanter une étoile qui danse, Elsa Godart dissèque au scalpel ce quotidien, qui enserre les femmes dans les différents rôles qui leur ont été assignés. «Pourquoi est-ce tout le temps si difficile? Pourquoi les larmes souillent peu à peu chaque sourire? Pourquoi la fatigue se mue trop vite en raptus? Qu’elle fait de nous des êtres à demi-fous, portés par la rage et le désespoir, mais aussi dotés d’une force qui frôle l’indicible? Pourquoi tout, à chaque moment de la vie la plus simple, la plus banale, la plus évidente, se transforme en épreuve, en combat, en guerre, nous laissant un soir sur deux KO clouées à terre?», interroge notamment l’essayiste qui, depuis 2024 fait partie du comité consultatif de la mission gouvernementale dédiée aux familles monoparentales, en France.

(1) Enfanter une étoile qui danse. Phénoménologie du chaos quotidien, par Elsa Godart, Armand Colin, 368 p.


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