© The Walt Disney Company

Les explications de James Cameron sur le retour d’Avatar au cinéma

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

En attendant la sortie d’Avatar: la voie de l’eau, attendu en décembre, Avatar, le film matriciel au succès phénoménal, opère son retour sur les écrans. Explications de son réalisateur, James Cameron.

Treize ans plus tard, Avatar, le «plus grand succès cinématographique de tous les temps» avec près de trois milliards de dollars de recettes dans le monde, s’apprête à opérer son grand retour sur les écrans. Un événement, tant le film de James Cameron a marqué son époque, actant le basculement du cinéma dans l’ère numérique, tout en jetant les bases d’un univers qui, air franchisé du temps aidant, s’apprête à connaître de nouvelles déclinaisons.

Rappel des faits. Visionnaire par certains aspects, l’action d’Avatar se situe en 2154 sur Pandora, lointaine planète à l’atmosphère toxique peuplée par les Na’vi et dont le sous-sol recèle un minerai susceptible de résoudre la crise énergétique sur Terre. C’est là qu’est expédié Jake Sully, jeune Marine paraplégique chargé d’infiltrer la population autochtone à l’aide d’un avatar, des hybrides géants à la peau bleue créés génétiquement en croisant l’ ADN des Na’vi à celui des humains, et permettant à ces derniers de survivre dans cet environnement hostile. Débarqué dans une jungle luxuriante animé des meilleures intentions, Jake s’ éprendra d’une Na’vi, Neytiri, et devra bientôt choisir son camp, puisqu’il s’avère que l’armée est prête à faire main basse sur le précieux minerai par la force.

Nous avons été soufflés en revoyant Avatar une fois le travail de remasterisation achevé, tant par son apparence que par l’expérience physique.

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Si Avatar a marqué les esprits, c’est sans doute moins par son histoire simpliste, qui emprunte aussi bien à la légende de Pocahontas qu’ aux récits d’Edgar Rice Burroughs, le créateur de Tarzan, ou encore à John Carter, le tout lesté d’enjeux écologiques, que par sa facture formelle. James Cameron, en effet, créait là un univers foisonnant, s’appuyant notamment sur la «performance capture», des décors en images de synthèse et une 3D qui constituaient le must de l’époque. Rien ne vieillissant toutefois plus vite que les effets spéciaux, en constante révolution, une ressortie au goût technologique du moment s’imposait – le réalisateur ne disant d’ailleurs pas vraiment autre chose à l’occasion d’un webinaire organisé il y a quelques jours: «Treize ans se sont passés depuis la sortie d’Avatar, rappelle-t-il. Si vous avez moins de 22 ou 23 ans, il est fort peu probable que vous ayez vu le film au cinéma, ce qui, en un sens, revient à dire que vous ne l’avez pas vu du tout. Avatar a été conçu pour le grand écran, des écrans géants en 3D, et le voilà désormais remasterisé en 4K et HDR, avec quelques passages à 48 images par seconde: le rendu est de meilleure qualité qu’il ne l’a jamais été, même lors de sa sortie initiale.» Et de poursuivre: «Il y a une nouvelle génération d’ amateurs de cinéma qui, même s’ils l’ont vu en streaming ou en Blu-ray, n’ont pas encore pu apprécier le film tel que nous voulions qu’il le soit. Nous avons été soufflés en le revoyant une fois le travail de remasterisation achevé, tant par son apparence que par l’expérience physique.»

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Escapisme à grande échelle

Qu’Avatar ait modifié le paysage cinématographique ne fait aucun doute, le film, avec ses quelque trois cents millions de spectateurs de par le monde (dont plus de 1,6 million en Belgique), ayant fait entrer les superproductions dans une nouvelle dimension. Un succès phénoménal pour lequel James Cameron avance une explication: «Un film n’est jamais meilleur que ceux qui le font et les acteurs d’Avatar s’y sont dévoués corps et âme. Les spectateurs s’identifient à d’autres gens, mais ici, les acteurs devaient répondre à des personnages de trois mètres de haut. On se retrouve dans cet univers avec ces créatures ayant de grands yeux et des queues de chat, et cette expérience a contribué à nous sortir de notre train-train quotidien, du discours politique ambiant, ainsi que du chaos et du désordre de la vraie vie. Le film nous a entraînés dans un lieu où, bien sûr, il y a des conflits et des événements importants qui se produisent, mais envisagés par le prisme de la fantasy et de la science-fiction. Peu importe la culture d’origine, que l’on vienne de Chine, du Japon, d’Europe ou d’ Amérique du Nord, les gens y ont trouvé une forme d’universalité.»

Une sorte d’escapisme à grande échelle, favorisé par la qualité immersive indéniable du film. A quoi Cameron ajoute encore une raison, plus subjective celle-là: «Enfants, nous vouons un amour profond aux animaux et à la nature, et nous aimons nous retrouver en son sein. Plus nous avançons dans la vie, plus nous en sommes coupés. Partout dans le monde, la société souffre, d’une manière ou d’une autre, d’un déficit de nature. Ce film nous ramenait à cet émerveillement enfantin face à la nature, sa grandeur, sa beauté et sa complexité.» Avatar, réévalué en madeleine de Proust? Pourquoi pas, au fond. Dans une époque pratiquant le recyclage à tout va, la ressortie du film est, somme toute, logique. Non sans paver la voie pour un retour sur Pandora, cet Avatar: la voie de l’eau sur lequel le réalisateur de Titanic a travaillé pendant des années, et qui est annoncé sur les écrans le 14 décembre. Avant d’autres épisodes, à raison d’un tous les deux ans…

Avatar (remasterisé). À partir de ce mercredi 21 septembre au cinéma.

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