Hirohito

Son règne a débuté en 1926 et perduré jusqu’à sa mort, en 1989. Après la capitulation du Japon, à la toute fin de la Seconde Guerre mondiale, l’empereur n’a pas été destitué. Les Etats-Unis ont préféré éviter de déstabiliser le pays afin de tenir le Japon à l’écart de la sphère d’influence communiste.

29 avril 1901 – 7 janvier 1989

L’empereur qui a renoncé à sa divinité

Hirohito, alias l’empereur Shôwa

124e empereur du Japon, du 25 décembre 1926 jusqu’à sa mort

Divinité impériale

A la naissance d’Hirohito, l’empire du Japon est l’un des plus grands au monde et l’empereur lui-même est une divinité. Le jeune prince héritier est élevé conformément à cette dignité. A la mort de son père, en 1926, Hirohito est sacré empereur, inaugurant une nouvelle ère qu’il baptise Sh?wa, paix rayonnante. Son règne est pourtant loin d’être pacifique, Sh?wa sera plutôt une ère de troubles et de guerres. Lors de son intronisation, le Japon subit de plein fouet les retombées de la crise économique mondiale et d’une période politique très mouvementée. Si son pouvoir est limité, l’empereur est vénéré comme le symbole sacré de la nation. La moindre mise en cause de son statut divin est durement réprimée.

Sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale

Sur la scène internationale, les premiers temps s’avèrent des plus houleux pour le Japon. L’annexion de la péninsule coréenne, suivie de près par la conquête de la Mandchourie en 1931, en ont fait une grande puissance coloniale. Sous l’impulsion de ses ministres, le monarque adopte la Sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale. Prônant « l’Asie aux Asiatiques », soit libérée du colonialisme occidental par le Japon souverain, cette stratégie l’oppose ainsi à la Chine et à l’Union soviétique.

L’empereur n’intervenant pas dans les affaires étrangères, il s’en tient informé et porte officiellement la responsabilité de tout acte posé en son nom par le gouvernement. Le Japon exerçant de facto une dictature militaire, il quitte la Société des Nations en 1933 et envahit la Chine en 1936. Après le déclenchement de la guerre en Occident par Hitler, le Japon s’allie aux puissances de l’Axe le 8 décembre 1941.

L’Empire du Soleil levant au zénith

La fièvre expansionniste de l’empire s’abat sur les Indes néerlandaises et sur les autres colonies occidentales : les Philippines sont reprises aux Etats-Unis, l’Indochine à la France et la Malaisie au Royaume-Uni. Interprétant comme une conspiration l’influence des Etats-Unis sur la résistance néerlandaise, le Japon réagit en attaquant la base navale américaine de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Alors à l’apogée de sa puissance impériale en Asie, il déclare la guerre aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne. Avec l’aval de l’empereur, la cruauté guerrière du Japon se traduit par des atrocités sans nom : camps de concentration et de travail, travaux forcés, prostitution… Aucune humiliation n’est épargnée aux prisonniers américains, britanniques, hollandais et français.

Déclin de l’empire

Mais après le zénith vient la descente aux enfers : perdant toutes ses batailles l’une après l’autre, il devient clair que le Japon perdra la guerre. Hirohito choisit pourtant de suivre la frange belliciste qui croit toujours à la victoire et veut se battre jusqu’au bout. En 1945, à la conférence de Potsdam, les Alliés s’accordent pour imposer aux Japonais la reddition sans condition, mais leur ultimatum est rejeté. Ce n’est qu’après le largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki qu’Hirohito annoncera dans un discours radiophonique, le 15 août 1945, la capitulation de son pays.

A l’initiative du général américain Douglas MacArthur, Hirohito n’est pas destitué et ne doit pas non plus répondre devant les tribunaux des crimes de guerre dont le Japon est accusé. A la demande du même MacArthur, iI reniera solennellement son propre statut divin dans une  » déclaration d’humanité « . Comme le stipule la nouvelle Constitution de 1947, l’empereur est désormais « symbole de l’unité », la souveraineté revenant au peuple japonais. Il n’est donc plus le chef de l’Etat.

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