Harry Truman

En avril 1945, le décès inopiné du président américain Roosevelt prend le vice-président Harry Truman au dépourvu. Sans avoir pu se préparer à prendre les commandes, il va devoir guider les Etats-Unis au travers d’une période cruciale et prendre des décisions qui vont refaçonner le monde entier.

8 mai 1884 – 26 décembre 1972

L’ennemi juré des communistes

33e président des Etats-Unis, de 1945 à 1953

Il prendra la décision controversée de lâcher deux bombes atomiques sur le Japon

Entrée en politique

Harry S. Truman grandit dans une famille désargentée du Missouri, Etat rural de l’Amérique profonde. Après ses études, il entame une carrière d’employé de banque avant de reprendre la ferme de son père décédé en 1914. A 33 ans, Truman part servir en France durant la Première Guerre mondiale – il est d’ailleurs le seul président américain à y avoir combattu. A son retour, il fonde la mercerie Truman and Jacobson, mais cette boutique de mode masculine fera bientôt faillite. Inscrit au Parti démocrate dès 1922, Truman remporte un premier mandat de sénateur au Missouri, en 1934. Luttant contre la dilapidation des fonds publics et la corruption au département de la Défense, il accédera ainsi à la notoriété.

A la Maison-Blanche

En 1944, Truman est élu vice-président aux côtés du populaire président Franklin D. Roosevelt mais celui-ci décède peu après. Le remplaçant au pied levé, il est appelé à négocier la fin de la guerre sans avoir eu plus de deux entretiens avec Roosevelt depuis son élection. Moins formaliste que son prédécesseur, Truman axe sa présidence sur une approche pragmatique. Entamant son mandat avec détermination, il contribue à la fondation des Nations unies et participe, après la capitulation allemande du 8 mai 1945, à la Conférence de Potsdam avec Staline et Churchill. Réunis à Berlin, les trois vainqueurs fixent les termes du démantèlement du Reich, jetant les bases du futur Rideau de fer qui isolera l’Europe de l’Ouest du bloc de l’Est jusqu’en 1989.

Recours à l’arme nucléaire

Mais la Seconde Guerre mondiale n’est pas encore achevée. Dans un ultimatum, Truman exige la reddition inconditionnelle du Japon. Face au refus de ce dernier, il ordonne le largage de deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki : Little Boy le 6 août 1945 et Fat Man le 9 août. Plus de 100 000 hommes, femmes et enfants sont emportés par l’explosion. C’est l’une des décisions les plus controversées qu’un président ait jamais eu à prendre, mais le fait est que le Japon capitulera cinq jours plus tard.

Sus au communisme!

Truman s’impose dans l’après-guerre comme fer de lance de l’anticommunisme. La crainte de voir les communistes remporter la guerre civile en Grèce constitue pour lui un tournant fondamental. Dans un célèbre discours devant le Congrès américain, il s’engage à soutenir militairement tout Etat menacé par la montée du communisme. C’est en ces termes que le président pose les jalons de la future politique américaine, connue par la suite sous le nom de doctrine Truman. Les Etats-Unis s’érigent désormais en ultime rempart déterminé à protéger le reste du monde contre le péril rouge. Pour soutenir la reconstruction en Europe occidentale, ils financeront le plan Marshall. A la plus grande surprise de ses partisans comme de ses détracteurs, Truman est réélu en 1948. Au cours de ce deuxième mandat, les forces américaines se déploieront en Corée, entre autres, pour faire barrage à l’avancée des communistes. Après avoir quitté la Maison-Blanche, Truman repart au Missouri. Tout en rédigeant ses mémoires, il y fera campagne dans le camp démocrate jusqu’à la fin de ses jours en 1972, âgé de 88 ans.

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