Manifestation interdite : le leader rexiste est arrêté à Bruxelles. © Photo News

25 octobre 1936 : quand Degrelle voulut imiter Mussolini

C’est par une marche qu’il entend se rapprocher du pouvoir. Depuis quelques années, l’homme surfe sur les tensions ; il les attise aussi. Il dénonce le régime en place, condamne le communisme, flatte le clergé… Le propos fait mouche : au scrutin législatif de 1921, son parti obtient 35 sièges.

Mais l’homme s’amuse de la légalité : s’il se présente aux élections, il a aussi la fibre révolutionnaire. Le 28 octobre 1922, c’est donc par une marche qu’il entend se rapprocher du pouvoir. Le but n’est pas d’opérer un coup d’Etat mais de faire monter la pression. Le succès n’est pas total mais il est réel. Dans la foulée, le roi lui donne les rênes du gouvernement. Il apparaît alors que Benito Mussolini est devenu le guide de toute l’Italie.

Léon Degrelle connaît ses classiques. Et c’est par une marche qu’il entend se rapprocher du pouvoir. Depuis quelques années, l’homme surfe sur les tensions ; il les attise aussi. Il dénonce le régime en place, condamne le communisme, flatte le clergé… Le propos fait mouche : au scrutin législatif de 1936, son parti obtient 21 sièges. Mais l’homme s’amuse de la légalité : s’il se présente aux élections, il a aussi la fibre révolutionnaire. Le 25 octobre 1936, c’est donc par une marche qu’il entend se rapprocher du pouvoir. Le but n’est pas d’opérer un coup d’Etat mais de faire monter la pression. L’échec n’est pas total mais il est réel. Dans la foulée, de nombreux appuis se retirent. Il apparaît alors que Léon Degrelle ne sera pas le chef de la Belgique.

Pourquoi ? Pourquoi ces différences et ces similitudes ? Péché d’orgueil, sans doute. En 1936, Léon Degrelle constate que tout lui réussit. Le 24 mai, il a fait un carton : s’il a su séduire les femmes par son Rex-appeal, il a aussi convaincu les hommes : 271 491 d’entre eux lui ont offert leur voix. Tous des fascistes ? Certainement pas ! Les électeurs de Rex sont majoritairement des citoyens ordinaires, aspirant à une moralisation de la vie politique. Ce sont aussi des naïfs, sensibles aux bonnes paroles et aux beaux discours.

Déjà, Degrelle a le regard tourné vers le Sud. Le fascisme latin le fascine. En public, il refrène encore son côté dictatorial pour ne laisser voir que son plus beau profil. Mais en coulisse, Degrelle cite Maurras, loue Franco, contacte Salazar et fréquente Mussolini. Il veut être l’un des leurs. C’est pourquoi il veut marcher. Tiré à 217 000 exemplaires, Le Pays réel, son principal organe de propagande, a annoncé la présence à Bruxelles de 250 000 manifestants. Inquiet, le gouvernement décide d’interdire l’événement. Mais le jour J, les militants se défilent. A peine quelques milliers de marcheurs se frottent à l’armée, déployée dans la capitale. Piteusement, Degrelle est arrêté. La dynamique est cassée. En 1937, Degrelle subira un cuisant revers électoral. Il reviendra un jour sur les raisons de son échec :  » La seule erreur lourde de conséquences que nous ayons commise fut de croire qu’il pouvait être utile et profitable de combattre le régime avec ses propres armes, en participant au carnaval électoral.  »

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