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Waterloo : « Guerre » franco-belge au pied de la butte

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Clash financier à deux ans du bicentenaire de la bataille de Waterloo : les gestionnaires français du site ne veulent plus verser de redevances à l’intercommunale et seraient résolus à sonner la retraite. Les célébrations menacées ?

Le dossier intégral dans Le Vif/L’Express de cette semaine

A deux ans et un chouïa du bicentenaire de la dernière bataille de Napoléon, un affrontement secoue la « morne plaine » de Waterloo-Mont-Saint-Jean. Culturespaces, la société française qui gère et valorise le site brabançon depuis 2004, ne veut plus verser de royalties à l’Intercommunale Bataille de Waterloo 1815, propriétaire des lieux. Pour justifier la remise en cause de la convention conclue avec l’intercommunale, la société anonyme, dont Suez est le principal actionnaire, invoque un manque à gagner dû à la chute de la fréquentation touristique.

Le champ de bataille n’atteindrait plus, nous dit-on, la barre des 200 000 visiteurs annuels. En cause : le mauvais temps de l’été dernier – un juillet très pluvieux – et, surtout, les travaux en cours en vue de réaménager le Hameau du Lion pour le bicentenaire. Des bruits font état d’un sérieux différend entre responsables du site, d’un retrait à brève échéance de la société française, qui réclame des indemnités, et d’une reprise de la gestion par une entité liée à la Région wallonne.

Les rencontres entre avocats des deux parties se succèdent depuis des semaines. Selon Nathalie du Parc Locmaria, présidente de l’intercommunale, « on en est au stade de l’étude des chiffres. Il n’y a pas encore d’accord. J’aurais espéré qu’il ne soit pas dans les intentions de Culturespaces d’abandonner le site, mais les Français ont fait part de leur souci de rentabilité. S’ils décident de partir, l’intercommunale reprendra temporairement la gestion, avant la désignation d’un nouvel opérateur. »

Signé voici bientôt dix ans, le contrat accordait à Culturespaces l’exploitation commerciale du site de la bataille pour vingt-cinq ans. La société a pris en charge la billetterie, la gestion du personnel, l’accueil des publics, la communication et les expositions temporaires. La société versait au propriétaire des redevances, dont le montant était établi en fonction de la fréquentation. L’intercommunale aurait reçu ainsi, ces dernières années, entre 200 000 et 300 000 euros par an. Le site de Waterloo, l’un des plus visités de Belgique, enregistre, depuis 2005, entre 150 000 et 300 000 visiteurs annuels. Mais, depuis le lancement du chantier, au printemps 2012, les courbes plongent. Et les travaux sont loin d’être terminés.

Le conflit menace-t-il la rénovation du champ de bataille et les célébrations prévues en juin 2015, auxquelles participeront ou assisteront des milliers de figurants et visiteurs belges et étrangers ? « Entre Culturespaces et nous, mieux vaut une issue négociée qu’un long procès, admet Nathalie du Parc, la présidente de l’intercommunale. Nous essayons de trouver rapidement et proprement une solution afin de pouvoir consacrer toute notre énergie à l’organisation du bicentenaire. »

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