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Wallonie : tout ce qu’il faut savoir sur les nouvelles primes énergie-logement

Les primes énergie-logement, l’une des politiques les plus populaires en Région wallonne, favoriseront davantage dès les 1er avril les bas et moyens revenus ainsi que les familles, selon le projet dévoilé jeudi par le gouvernement wallon, à deux semaines de l’ouverture du salon de la construction Batibouw.

Contrairement à l’ancien système, un montant maximum de revenus est fixé dans le projet de la coalition PS-cdH pour pouvoir bénéficier des primes: 93.000 euros de revenu net imposable (soit 97,5% de la population wallonne).

Quelles primes pour quels revenus

Un coefficient multiplicateur apparaît pour favoriser les plus bas revenus: la prime sera multipliée par trois pour ceux de moins de 21.900 euros, par deux pour la tranche allant jusqu’à 31.100 euros, et par 1,5 pour celle jusqu’à 41.100 euros.

L’objectif est d’éviter les effets d’aubaine pour les revenus les plus élevés, mais aussi de faire passer de 10% à 50% le taux des ménages wallons sous le salaire médian faisant appel aux primes.

La taille du ménage prise en compte

Pour prendre en compte la taille des ménages, le revenu net imposable déterminant la tranche sera réduit de 5.000 euros par enfant à charge (au lieu de 2.500 euros). Le gouvernement wallon, faisant face à une situation budgétaire difficile, avait décidé lors de sa formation de réduire à 40 millions d’euros (-25 millions) le budget des primes énergie-logement et a imposé un moratoire de trois mois à partir du 1er janvier dernier.

Les primes, qui restent nécessaires pour renouveler un bâti wallon vétuste, rencontrer les objectifs énergétiques européens et soutenir l’emploi dans la construction, s’étaient accumulées au fil des ans au point de devenir difficilement lisibles, les critères, plafonds et montants variant fortement.

« Il fallait un master en primologie » pour se retrouver dans ce dédale, a relevé le ministre-président wallon Paul Magnette. « Ceux qui s’y retrouvaient n’étaient pas nécessairement ceux qui en ont socialement le plus besoin », a ajouté le ministre du Logement et de l’Energie Paul Furlan.

Deux grandes catégories de primes

Les plus de 60 primes antérieures seront donc ramenées à deux grandes catégories: les primes d’énergie et celles de rénovation, uniquement pour les bâtiments de plus de 20 ans.

Elles se limiteront aux travaux « les plus efficaces » en matière d’économie d’énergie, et « indispensables en matière de salubrité »: isolation du toit, des murs et des planchers, chaudière au gaz naturel à condensation, pompes à chaleur, chaudière biomasse, chauffe-eau solaire, audit énergétique, rénovation de toiture, salubrité des murs et sols (mérule et radon notamment), coffret électrique ou menuiseries extérieures.

L’obligation d’un audit énergétique est levée et le système de chauffage comptera moins que sa performance, a souligné M. Furlan.

Pour Maxime Prévot, vice-président cdH du gouvernement wallon, le nouveau modèle est certes attentif aux bas revenus, mais aussi à la classe moyenne et aux familles. « Un couple de deux instituteurs avec une ancienneté de 15 ans y aura accès », a-t-il illustré.

Les montants de base octroyés pour les travaux éligibles à une prime doivent encore être déterminés par arrêté ministériel, après consultation du secteur. Les primes ne pourront quoi qu’il arrive pas dépasser 70% des factures pour chacun des travaux. Elles s’exprimeront à travers un forfait ou en euro par mètre carré.

Les prêts à taux zéro favorisés

Elles favoriseront en outre les coeurs de ville ou de village. Leur combinaison sera toujours possible avec un autre système d’aide que souhaite développer le gouvernement: le prêt à taux zéro ou réduit (Ecopack, Renopack, Accespack), plus compatible avec les nouvelles normes comptables (SEC) imposées par l’Europe.

Le dispositif est passé de 75 millions à 85 millions en 2015 et vise 100 millions en 2019. Le ministre Paul Furlan a annoncé une présentation publique de ce volet « très prochainement », après passage au gouvernement.

En comptant cette hausse à terme de 25 millions d’euros et la réduction immédiate de 25 millions d’euros sur les primes, le gouvernement estime répondre aux nécessités budgétaires tout en soutenant le secteur. Toute demande de prime ou de prêt peut toujours être rentrée dès à présent, a rappelé M. Furlan.

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