Michel Delwiche

Wallonie : 100 ans qu’on fait la fête

Michel Delwiche Journaliste

C’est le Congrès wallon de 1913 qui a décidé de créer les fêtes de Wallonie pour commémorer les journées de septembre de 1830 et le renvoi des Hollandais chez eux. Depuis 1998, elles sont consacrées par décret et fixées au 3e dimanche de septembre. Et marquent la rentrée politique.

Cent ans de fêtes, ça se fête! Même si les Wallons n’ont guère besoin d’une date officielle, ni d’autre prétexte, pour se retrouver autour d’un verre… Mais les Fêtes de Wallonie, avec ce petit goût d’automne qui commence, c’est l’occasion d’oublier la rentrée des classes et de se préparer, avec les jours qui raccourcissent, à entrer dans le tunnel hivernal.

La semaine qui précède ce 3e dimanche sonne également la rentrée politique. Hier, le gouvernement wallon a joyeusement distribué les médailles du « Mérite wallon » à ceux et celles qui, à son estime, font honneur à la Wallonie. Une cérémonie destinée à « affirmer une identité wallonne ouverte, facteur de confiance et de mobilisation ».

Demain, Rudy Demotte va nous expliquer dans son discours que tous les indicateurs sont bons, et que nous devons croire au redressement de la Wallonie puisqu’elle fait mieux que ses voisins. Et appeler à la création d’une « identité positive » pour faire oublier le maladroit « nationalisme positif » qui lui avait échappé fin août.

Et aujourd’hui à Namur, le président du MR et son chef de groupe au Parlement wallon profitent des tréteaux de la fête pour entamer la campagne électorale régionale. Charles Michel et Willy Borsus clament en coeur que « Il est moins une! » et lancent un « Appel pour le redressement de la Wallonie ». Leur ouvrage commun trace la vision libérale de la stratégie à suivre pour le développement économique de la Wallonie, en sortant « du conservatisme et de l’immobilisme ». La Wallonie, expliquent-ils, doit créer 30.000 emplois par an (c’est encore plus que ce que préconise l’Union wallonne des Entreprises). En boostant l’enseignement (Bonnes fêtes, les profs!), en rationalisant les outils publics (Bonnes fêtes, les intercommunales!), ou en mettant en avant les métiers techniques, ce que les autorités wallonnes recommandent depuis des décennies. On est donc loin d’une déclaration de guerre.
Demain, tous les politiques wallons traverseront les places de Namur envahies par une foule qui n’est pas là pour eux et gagneront, pour les discours officiels, le théâtre, un endroit qui convient particulièrement bien à l’exercice.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire