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Vers une « légalisation des rafles »

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Ciré (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) dénoncent avec force lundi le souhait exprimé par l’Office des étrangers de permettre à la police de pénétrer dans une habitation pour y chercher des sans-papiers sans autorisation d’un juge. « Cela annoncerait rien de moins qu’une légalisation des rafles », estiment les deux associations.

L’Office des étrangers désirerait que les agents de police soient autorisés à entrer dans les habitations sur sa simple demande, sans mandat d’un juge, afin d’interpeller des personnes en séjour illégal. Pour expliquer cette demande, l’Office des étrangers explique qu’aucun magistrat ne délivre de mandat de perquisition si les portes d’un logement restent closes.

La proposition fait bondir la LDH et le Ciré. « Cette annonce consternante constitue un nouveau et accablant témoignage de la dérive sécuritaire de la politique migratoire belge », estiment les deux associations. Elles soulignent l’importance du rôle joué par le juge, « garantie fondamentale contre les risques d’abus ou d’arbitraire », et regrettent que l’Office des étrangers « propose de modifier la loi sur la fonction de police sur cette matière de la pire manière qui soit ».

« Il est urgent, tant pour le gouvernement que pour la population, de prendre conscience de la grave régression en matière de droits fondamentaux que ce type de mesure représente », concluent les deux organisations.

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