Les jeunes mères trouvent encore trop peu de soutien après leur sortie de la maternité. © GETTY IMAGES

Un réseau de mamans aux superpouvoirs s’étend en Belgique

Huit cents SuperMamas sont déjà actives à Bruxelles, cent soixante dans le Brabant wallon. Leur but? Lutter contre leur isolement.

« J’ai découvert le réseau des SuperMamas dans la presse. Je trouvais l’initiative formidable. On déplore un grand manque de soutien aux jeunes mamans à la sortie de la maternité, où elles ne restent souvent pas plus de deux jours. Si une sage-femme leur rend visite pendant la première semaine après leur retour à la maison, ensuite c’est terminé. Et ce grand vide pour les femmes avec un nouveau-né est accepté par la société. »

Annika Lenz, 39 ans, fait désormais partie des SuperMamas de Belgique qui viennent à la rescousse des jeunes mères. Le but: lutter contre leur isolement en leur rendant visite, en leur apportant un bon petit plat (fait maison), en discutant avec elles par téléphone. Maman de deux enfants en bas âge, Annika travaille pour les Nations unies à Bruxelles. Si elle s’investit aujourd’hui auprès de ces femmes, c’est aussi pour qu’elles ne vivent pas ce qu’elle a enduré il y a quelques années: « Quand mon premier enfant était âgé de trois semaines, j’avais des douleurs atroces durant l’allaitement. Malgré cela, la sage-femme qui était passée chez moi pendant la première semaine ne voulait plus revenir. J’étais désespérée et je ne savais pas où trouver rapidement de l’aide. Ça ne devrait pas arriver, or c’est très courant. »

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Le réseau SuperMamas est né en Suisse, en 2014, à l’initiative d’Elisa, une mère de famille et sage-femme très soutenue par son entourage lors de la naissance de ses enfants. Elisa découvre dans un reportage un réseau de soutien aux jeunes mamans en région parisienne. Elle reprend l’idée, la structure et la développe en Suisse. On y retrouve ainsi d’un côté les HelpingMamas (les mamans aidantes) et, de l’autre, les BubbleMamas (celles qui sont bichonnées). Le concept séduit, à tel point que le réseau essaime en Allemagne, en France et, depuis l’automne 2020, en Belgique. A Bruxelles, elles sont près de huit cents « mums » actives et quelque cent soixante dans le Brabant wallon!

« Les professionnels de la santé s’intéressent aux bébés, mais très peu aux mamans qui se posent des questions sur les changements de leur corps, sur la manière de survivre aux nuits de pleurs, la manière de devenir une bonne mère… Beaucoup de jeunes mamans à Bruxelles sont des étrangères qui ne connaissent guère d’autres mères dans leur quartier, ni leurs droits (employeur, mutuelle…). » Annika a ainsi rencontré une jeune Roumaine par l’intermédiaire de SuperMamas. « Je lui rends visite de temps en temps et je lui apporte de la nourriture. Je l’ai aussi emmenée à un « café poussette » où l’on peut rencontrer d’autres parents. Ce bénévolat est important pour moi et je voudrais continuer, une femme à la fois. »

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