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Tensions dans les prisons belges

Après la courte prise d’otage d’un gardien vendredi après-midi à la prison de Tournai et l’évasion d’un détenu hier lors de son transfert à la prison de Saint-Gilles, la tension monte dans les prisons belges.

Hier, lors d’un transfert à la prison de Saint-Gilles, un détenu s’est évadé, blessant légèrement une policière, l’individu est activement recherché, en Belgique comme à l’étranger. Le détenu s’est échappé d’une camionnette de la police fédérale alors qu’il était bien menotté dans le dos. Les faits se sont déroulés devant les portes de la prison de Saint-Gilles. De plus, il était équipé d’une ceinture de sûreté à laquelle étaient liées les menottes, a fait savoir le parquet de Bruxelles samedi. Le quotidien flamand Het Laatste Nieuws avait écrit samedi matin que le prisonnier n’était pas menotté lors de son évasion. Le parquet a réfuté cette information.

L’évadé, Sadri Bouazza, avait été arrêté vendredi dans le cadre d’une affaire de trafic de drogues avant d’être déféré devant le juge d’instruction Grégoire. Le juge d’instruction avait décidé l’incarcération du détenu et c’est lors de son transfert vers la prison de Saint-Gilles qu’il avait réussi à s’évader, après avoir légèrement blessé une policière. Sadri Bouazza était déjà connu des parquets de Liège et d’Anvers. L’homme n’a pas encore été retrouvé.

Le syndicat de police dénonce un problème de distribution de l’information

Le syndicat national des services de police et de sécurité (SNPS) n’accepte pas que les policiers qui ont laissé s’évader vendredi soir un détenu lors de son transfert à la prison de Saint-Gilles soient montrés du doigt. « Les personnes qui le transportaient n’étaient pas au courant qu’il s’agissait d’un individu dangereux. Le système informatique qui est utilisé pour distribuer cette information n’a pas fonctionné », a indiqué Gert Cockx, du syndicat.

Cockx insiste sur le fait que les agents ne savaient pas qu’il s’agissait d’un individu dangereux. La police fédérale est chargée du transfert des détenus et est informée via un système informatique. « Pour les personnes dangereuses, il existe une qualification, mais celle-ci n’a apparemment pas été utilisée », a expliqué M. Cockx.

Il ajoute que la police dispose de véhicule spécialisés et d’un personnel spécifiquement formé pour transporter les détenus dangereux. « Cet homme s’était visiblement déjà évadé en France. Il avait alors faussé compagnie à quatre personnes. Mais les agents ne savaient pas qu’il risquait de s’enfuir. » Le SNPS plaide pour une évaluation.

Grève à la prison de Tournai après la prise d’otage d’un gardien

A Tournai, cette fois, après l’agression d’un gardien par un détenu, les surveillants de la prison ont décidé de mener une action de grève jusque mardi prochain, cette action a commencé vendredi à 22h et non ce samedi à 6h comme signalé auparavant.

Vendredi, peu avant 15h, un gardien avait été pris en otage par un prisonnier armé d’une brosse à dent sur laquelle 5 lames de rasoir avaient été fixées. Le surveillant avait réussi à se dégager et à maîtriser le violent. Le surveillant a été légèrement coupé au cou. Ses collègues avaient spontanément arrêté le travail.

Pendant cette grève, la surveillance de la prison est assurée par la police de Tournai. Le service minimum sera de mise tout le week-end. Aucun incident ne s’est déroulé la nuit dernière. « Comme les gardiens, nous assurons la surveillance par pauses de 8h. Ce matin à 6h, une dizaine de personnes; policiers, quelques gardiens et membres de la direction, était présentes. Des hommes de la Protection civile sont aussi sur place pour la distribution des repas. Lundi, nous recevrons des renforts de la police fédérale de Mons et de Tournai pour assurer le déplacement des détenus vers le palais de justice », expliquait samedi matin un officier de la police de la zone du Tournaisis.

Samedi et dimanche, le service minimum sera assuré. Il n’y aura donc ni préau, ni visites, ni ateliers, ni déplacements des prisonniers dans les ailes. La grève se poursuivra jusque mardi, jour de la réunion du comité de concertation de base.

LeVif.be, avec Belga

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