Isabelle Simonis. © Belga

Soupçons autour des subsides à la Jeunesse

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Quand Isabelle Simonis, ministre de la Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles, octroie 142 000 euros de subsides aux organisations de jeunesse sans suivre l’avis du secteur, des fédérations soupçonnent un partage politisé.

Le montant paraît plutôt modeste : 142 000 euros à peine sur l’enveloppe fermée de 15,67 millions d’euros que la Fédération Wallonie-Bruxelles consacre aux organisations de jeunesse. Dans un secteur associatif où les moindres aléas financiers peuvent se traduire par des pertes d’emploi, ce maigre complément financier s’apparente pourtant à une denrée aussi rare que précieuse. Et le partage s’avère délicat pour les 92 organisations de jeunesse en Wallonie et à Bruxelles. La ministre de la Jeunesse, Isabelle Simonis (PS), a annoncé officiellement les modalités d’octroi le 7 avril. Mais dans les coulisses, plusieurs fédérations du secteur s’interrogent sur une possible répartition arbitraire de la mise qui est en jeu.

Sans y être contrainte, la ministre avait demandé, entre autres, un avis à la Commission consultative des organisations de jeunesse (CCOJ), qui rassemble les cinq fédérations du secteur : la Confédération des organisations de jeunesse (COJ, pluraliste), Relie-f (pluraliste), ProJeuneS (socialiste), le Conseil de la jeunesse catholique (CJC) et l’asbl Jeunes et Libres (libérale). Malgré leurs sensibilités antagonistes, les fédérations s’étaient accordées sur une répartition plutôt équilibrée de ce subside complémentaire : un agrément, soit environ 85 000 euros, pour l’association Vacances vivantes, membre de la COJ, et cinq « montées de classe » à 12 000 euros pour des associations de tendances diverses (pluraliste, catholique, socialiste et libérale). Mais la ministre a finalement opté pour une autre répartition. Si l’agrément à Vacances vivantes est maintenu, les cinq « montées de classe » sont remplacées par un complément financier d’environ 55 000 euros à Promojeunes, permettant à cette dernière de bénéficier d’un agrément complet.

Pourquoi la décision ministérielle diffère-t-elle à ce point des recommandations du secteur ? Plusieurs fédérations font un parallèle avec la composition du cabinet de la ministre tandis que les services d’Isabelle Simonis réfutent l’existence d’une logique partisane dans l’attribution de l’enveloppe. A voir…

Lire l’enquête sur les subsides aux organisations de jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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