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Sorties de route inexpliquées : des centaines de cars et camions par an

L’absence de vigilance à la conduite est un phénomène inquiétant. Une étude française de 2010 le démontre.

Conduire un car ou un poids lourds lancé à plus de 90 km/h et avoir des absences de plus de cinq secondes au volant est un phénomène bien connu des transporteurs routiers. Classique. Et inquiétant. Car 5 secondes d’absence à 90 km/h, cela signifie une distance de 125 mètres, parcourue sans que le conducteur ne soit conscient.

En 2010, un journaliste français a réalisé une expérience édifiante en collaboration avec un centre du sommeil de Paris. Il a relié Paris à Nice, avec des électrodes posées sur lui pour enregistrer ses états de conscience et de somnolence pendant le trajet. Résultat : Sur 12 heures de conduite, il a dormi 11 minutes en 8 phases. Cela équivaut à une distance de 24 kilomètres, à une vitesse moyenne de 130 km/h, soit la limite autorisée sur les autoroutes françaises.

Ces troubles de la conduite sont inconscients. Le cerveau se déconnecte de la réalité. On ne se souvient plus du paysage qu’on vient de passer pendant plusieurs secondes. On conduit de manière automatique, dans une sorte de sommeil éveillé. Quel conducteur n’en a pas fait l’expérience ?

Selon l’Interface pour le transport et la sécurité routière (ITSRE), qui dénonce ce phénomène depuis des années, ces absences constituent un vrai enjeu de sécurité publique, a fortiori pour les chauffeurs de car. A ce jour, aucune étude à grande échelle n’a été menée sur ces absences de vigilance ni sur le nombre d’accidents dont ces troubles sont responsables. Si la sécurité routière s’est sensiblement améliorée ces dernières décennies, il reste des choses à améliorer, notamment au niveau du sommeil des chauffeurs.

En Belgique, si les accidents graves impliquant des poids lourds a diminué de 5,4 % entre 2010 et 2011, on en dénombrait tout de même encore 434 l’an dernier, selon l’IBSR (Institut belge pour la sécurité routière). Par ailleurs, la gravité des accidents a, elle, augmenté de 6,6 %, ce qui signifie que le nombre de morts dans ces accidents était légèrement plus important en 2011.

Thierry Denoël

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