SNCB, STIB, TEC, aéroports: le point sur toutes les perturbations lors de la manifestation de ce lundi

Le Vif

Une grande manifestation pour exiger des «pensions décentes» se tient à Bruxelles, ce lundi. Cette action perturbe sérieusement les transports en commun. Mais d’autres secteurs sont également secoués.

Une action tous les 13 du mois. La promesse du front commun syndical est tenue ce lundi, avec une seconde mobilisation de grande envergure à Bruxelles pour s’opposer aux réformes de la future coalition Arizona. Après avoir réuni quelque 3.500 personnes le 13 décembre dernier, la manifestation pour les pensions de ce lundi 13 janvier rassemble environ 30.000 participants, selon la zone de police Bruxelles Capitale Ixelles et les syndicats.

«Tout le monde a droit à une pension décente. Mais si le formateur De Wever veut réaliser trois milliards d’économies sur les pensions, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui paieront la facture», avertissent les syndicats dans un tract expliquant les raisons de leur action. 

Les participants défilent dans les rues de la capitale à partir de 10 heures, depuis la Place de l’Albertine jusqu’à la place Poelaert. La présence de nombreux travailleurs à la manifestation impacte les services publics dans tout le pays, des transports à la collecte des déchets. Tour d’horizon des embarras à prévoir.

Transports en commun

Stib

En début d’une journée de manifestation nationale dans la capitale, la société bruxelloise de transport public (Stib) annonce que certaines lignes de tram, métro et bus circulent bien lundi à l’aube.

La ligne de métro 1, prolongée vers Erasme, est desservie, de même que les lignes de tram 4, 7, 8, 9, 10, 51 et 92, communique la Stib dans un message publié sur X sur la situation à 05h30.

Par ailleurs, les bus des lignes 12, 36, 46, 50, 53, 59, 65, 71, 73, 87 (prolongée Étangs Noirs) et 95 roulent également lundi matin.

Les services de transport en commun seront perturbés en cours de journée.

Tec

En Wallonie, le Tec annonce aussi des perturbations et recommande à ses voyageurs d’envisager une solution de rechange pour leurs déplacements. Le Tec sera en mesure d’informer les usagers des parcours supprimés dans la matinée de lundi, sous réserve des informations qui lui parviendront.

SNCB

Selon la SNCB, seul un train sur trois reliant les grandes villes (IC) roulera lundi et quasiment tous les trains prévus en heures de pointe (P) seront à l’arrêt. Pour les trains L et S, la proportion est estimée à 20%.

Les organisations syndicales de cheminots ont en effet déposé un préavis de grève qui court du 12 janvier 22h00 au 13 janvier même heure afin de permettre à leurs membres de participer à l’action syndicale consacrée aux pensions.

Sur le réseau ferroviaire, le service alternatif sera mis en œuvre lundi matin comme prévu, a déclaré le porte-parole de la SNCB, Bart Crols. Outre les lignes nationales, un certain nombre de trains internationaux ont également été supprimés en raison d’un mouvement de grève.

Les organisations syndicales de cheminots ont déposé un préavis de grève. Elles offrent ainsi au personnel des chemins de fer la possibilité de participer à une action syndicale consacrée aux pensions, notamment une manifestation à Bruxelles. Les perturbations sont considérables: seul un train IC sur trois circule. Toute personne qui souhaite voyager à l’étranger doit aussi tenir compte des perturbations. De nombreux trains régionaux à destination de Maastricht, Luxembourg et Lille, entre autres, ont été supprimés, tout comme un certain nombre de trains Eurocity à destination et en provenance des Pays-Bas. Le Nightjet à destination de Vienne et Berlin partira lui de Cologne au lieu de Bruxelles.

Aéroports

Les principaux aéroports du pays ne seront pas épargnés. A Brussels Airport, l’activité des entreprises manutentionnaires de bagages et du personnel de sécurité devrait être fortement perturbée. Au moins quatre vols sur dix devraient être annulés.

Au moins quatre vols sur dix à Brussels Airport ont été annulés lundi. Les autres vols se déroulent comme prévu, même si des retards mineurs ne sont pas à exclure. Brussels Airport demande donc aux voyageurs d’arriver à l’aéroport à l’heure lundi. Un grand nombre de manutentionnaires de bagages et de personnel de sécurité participent à l’action syndicale de ce jour, ce qui entraîne l’annulation ou la reprogrammation de nombreux vols.

Les compagnies aériennes informeront directement les passagers des vols concernés, rapporte l’aéroport. Il est également conseillé aux passagers de surveiller de près l’état de leur vol et de le vérifier à nouveau avant de partir pour l’aéroport. Pour les vols maintenus, il est conseillé aux passagers d’arriver deux heures à l’avance pour un vol dans l’espace Schengen et trois pour un vol hors Schengen. 

Les personnes qui prévoient de se rendre à Zaventem en train doivent également tenir compte des perturbations importantes sur le rail dues à l’action syndicale.

Tous les vols au départ à l’aéroport de Charleroi ont été annulés à partir de ce lundi 12h00 et pour le reste de la journée, tandis que les arrivées seront, elles, maintenues, a annoncé Brussels South Charleroi Airport (BSCA) en milieu de matinée.

En raison de la manifestation nationale organisée à Bruxelles, l’aéroport fait face à un manque important imprévu d’agents du prestataire externe de sûreté et la sécurité ne peut plus être assurée, explique-t-il.  

Les passagers qui avaient un vol prévu au départ cet après-midi sont invités à contacter leur compagnie aérienne, si celle-ci n’a pas déjà pris contact avec eux, pour une nouvelle réservation ou un remboursement. BSCA présente ses excuses pour les désagréments occasionnés.

Circulation routière

D’importants embarras de circulation sont en cours à Bruxelles, surtout sur la petite ceinture, a rapporté la porte-parole de Bruxelles Mobilité, Inge Paemen. Aucun accident n’a été signalé, mais un certain nombre de tunnels ont été fermés en raison du trafic.

La police bruxelloise avait déconseillé de se rendre dans la capitale en voiture. En Wallonie, la situation est « particulièrement calme », a indiqué le centre Perex.

Services publics

Bpost

Un préavis de grève concerne aussi bpost, où la distribution des colis et du courrier pourrait pâtir de l’action syndicale. Selon Geert Cools, secrétaire général du syndicat ACOD Post, le personnel de la poste est lui aussi inquiet des régimes de retraite pour les fonctionnaires. «Nous soutenons pleinement la campagne, précise-t-il. Le suivi du préavis de grève n’est pas encore clair, mais il y aura certainement des perturbations. Il y a une volonté d’agir parmi les membres.»

«Nous ferons tout notre possible pour minimiser l’impact», a pour sa part déclaré Mathieu Goedefroy, porte-parole de bpost.

Bruxelles-Propreté

Le ramassage des poubelles sera également perturbée dans la capitale. «Les tournées de collectes des déchets risquent de pâtir de l’action», a estimé jeudi Bruxelles-Propreté. L’organisme régional invite tout de même les habitants et commerçants des communes collectées le lundi à présenter leurs sacs poubelles selon le calendrier des collectes. Si les sacs ne sont pas collectés, il est conseillé de les laisser devant le lieu d’habitation, étant donné que des tournées de rattrapage seront organisées «en fonction des moyens humains disponibles», le cas échéant.

D’autres services tels que les collectes de déchets en conteneurs auprès des commerçants ou les habitants d’immeubles, les Recypark, les tournées des Proxy Chimik ou encore les collectes d’encombrants à domicile seront également potentiellement concernés par les perturbations.

Enseignement

Perturbation dans les écoles

Certains enseignants participeront également à la manifestation prévue lundi, pouvant engendrer la suppression de cours. L’impact sera particulièrement important en Flandre, où 35% des écoles primaires devraient rester fermées, selon l’organisation des directeurs de l’enseignement primaire flamand, la VLVO.

Les syndicats de l’enseignement francophone misent également sur la participation de certains de leurs affiliés. Mais les perturbations dans les écoles de la Fédération-Wallonie Bruxelles devraient être limitées, contrairement aux embarras attendus lors d’une grève générale prévue fin janvier. A cette occasion, les profs wallons et bruxellois se croiseront les bras durant 48 heures, du 28 au 29 janvier inclus. D’autres actions sont également prévues le 15 janvier et la semaine du 20 janvier.

Supérieur: examens maintenus?

Enfin, dans l’enseignement supérieur, les examens devraient être maintenus, malgré la demande de la fédération des étudiants francophones (FEF) de reporter les épreuves. «Les perturbations annoncées risquent d’empêcher de nombreux étudiants de se rendre à leurs lieux d’examen, compromettant ainsi leur réussite académique», déplore la FEF.

Défense

Symbolique d’une participation qui s’annonce importante, une délégation du Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP) représentera la Défense à la manifestation pour les pensions. L’initiative est relativement exceptionnelle, les militaires ne disposant pas du droit de grève. La délégation présente sera donc composée de membres de la Défense qui auront pris congé pour l’occasion.

Un cortège sans fin déambule dans Bruxelles

Le cortège de manifestants pour le droit à une pension décente s’est élancé lundi vers 10h30 de la place de l’Albertine, dans le centre de Bruxelles. Une centaine de pompiers, de Liège, Bruxelles et de Flandre, ont ouvert la marche, suivis des principaux représentants syndicaux francophones et néerlandophones.

Le cortège, d’un ton vert très marqué, arpente le Mont des Arts en direction de la place Poelaert sous le son des pétards, sifflets et des slogans, et ne semble pas avoir de fin. De nombreux enseignants flamands battent le pavé, ciblant en premier lieu le formateur Bart De Wever dans leurs calicots. Certaines affiches appellent aussi Didier Reynders à financer les pensions avec ses présumés gains au Lotto. Au point de départ de la manifestation, des feux d’artifices accompagnent bruyamment les marcheurs du jour.

Les projets de détricotage du système des pensions « ne passera pas », ont prévenu les représentants syndicaux lundi en clôture de la manifestation dans le centre de Bruxelles. Les présidentes et présidents des trois grands syndicats ont appelé les manifestants à « ne pas se laisser monter les uns contre les autres », ciblant directement Georges-Louis Bouchez. « Son seul objectif politique est d’affaiblir les syndicats » et les contre-pouvoirs, a martelé Thierry Bodson, président du syndicat socialiste. « Il veut diviser la société, et va finir par rendre Donald Trump jaloux à force de créer des fake news », a-t-il lancé, rappelant que « les pensions publiques ne sont pas trop hautes, ce sont les pensions privées qui sont trop basses ». 

Le syndicat libéral ne disait pas autre chose en clamant que certaines sorties des négociateurs de l’Arizona avaient pour but de « dresser les électeurs les uns contre les autres« . Les trois présidents ont appelé les dizaines de milliers de manifestants à faire preuve de solidarité, et faire front.  Du côté de la FGTB, Thierry Bodson a également prévenu: un comité fédéral sera réuni dès qu’un accord de gouvernement sera connu. « On passera à la vitesse supérieure, et ça peut aller jusqu’à la grève générale » pour être entendus. D’ici là, le prochain rendez-vous est fixé à Bruxelles le 13 février pour défendre les services publics.  La manifestation a pris fin vers 12h30, sur la place Poelaert, dont la police assurait les accès.


Lire plus de:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire