Prisme demande un soutien politique afin de protéger les demandeurs d'asile des violences qu'ils subissent dans les centres d'accueil. BELGA PHOTO LOU LAMPAERT

Dans les centres d’asile, des violences physiques et sexuelles envers la communauté LGBTQIA+, Prisme demande un soutien politique

En cette journée des fiertés, l’organisation LGBTQIA+ Prisme alerte sur les manque de moyens et les violences envers les demandeurs d’asile de la communauté. L’association demande un centre d’asile réservé aux personnes concernées afin de garantir leur sécurité.

De « nombreuses lacunes persistent » dans l’accueil de personnes LGBTQIA+ qui sollicitent une protection internationale en Belgique, regrette Prisme samedi, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. La fédération wallonne déplore « un manque d’infrastructures adaptées, de formation du personnel, de moyens financiers et d’information sur les réalités propres aux personnes LGBTQIA+ ».

Se basant sur des rencontres avec des personnes concernées, des acteurs de première ligne et des membres d’associations, Prisme pointe des conditions dans les centres d’accueil « souvent sources de violences psychologiques, physiques et sexuelles pour les personnes LGBTQIA+« . La fédération wallonne dénonce des agressions homophobes ou transphobes, sans réaction adéquate, la victime étant transférée vers un autre lieu d’accueil plutôt que l’agresseur par exemple.

Des violences qui peuvent ramener le demandeur d’asile à la rue

Parmi les manquements remarqués, Prisme relève le manque d’intimité dans les dortoirs qui peut mener à des situations de violence, voire un retour à la rue. Le personnel d’accueil et du CGRA (chargé de délivrer l’asile) manquerait également de formation pour employer les bons termes, y compris au niveau des pronoms, avec les demandeurs d’asile issus de la communauté LGBTQIA+.

La fédération wallonne plaide dès lors pour la création de centres dédiés aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers, intersexes, asexuelles ou ne se reconnaissant pas dans les normes cisgenres. Cela préviendrait les violences à leur encontre et leur garantirait un environnement sécurisé.

Prisme pointe en outre les « budgets très limités » avec lesquels doivent fonctionner la plupart des associations actives auprès de personnes LGBTQIA+ demandeuses d’asile, alors qu’elles doivent couvrir des frais de transport, d’organisation d’activités, de sensibilisation, de formation, de recours à des interprètes, etc. ».

Un soutien politique attendu pour les demandeurs d’asile de la communauté LGBTQIA+

La fédération wallonne LGBTQIA+ ajoute que la procédure d’asile ne tient pas suffisamment compte des réalités spécifiques dans certains pays. Fournir une « preuve » de son homosexualité ou de sa transidentité peut se révéler ardu lorsqu’on vient d’un pays où l’exprimer publiquement signifie se mettre en danger. Même sans lois officiellement répressives dans le pays d’origine, « certaines personnes subissent des persécutions en raison de leur identité/expression de genre et/ou orientation sexuelle », martèle Prisme. Des violences familiales ou communautaires peuvent jouer tandis que les fiches diffusées par Fedasil et le CGRA devraient être mises à jour, la réalité du terrain évoluant constamment.

La fédération wallonne attend « un soutien politique » pour former le personnel des centres d’accueil mais aussi pour allouer des moyens aux associations de première ligne et aux Maisons Arc-en-Ciel afin qu’elles puissent proposer suffisamment d’activités permettant aux personnes LGBTQIA+ de « se sentir incluses dans notre société ».

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