Un salarié belge sur trois ne fait pas confiance à son employeur. La question de transparence des salaires est souvent citée, mais pas que.
Peut-on encore parler de confiance dans le monde du travail? C’est la question soulevée par la dernière Talent Trends Survey de Michael Page, qui révèle que «près d’un salarié belge sur trois ne croit pas que son employeur agit dans son intérêt.» Et ce manque de confiance dépasse la question du salaire: il touche à la transparence, au dialogue et au sens du travail.
La transparence salariale reste cependant un sujet délicat. Seuls 48% des travailleurs belges estiment que leur employeur communique de manière honnête à ce sujet, annonce l’étude. De plus, 42% des femmes et 27% des hommes soupçonnent l’existence d’un écart salarial au sein de leur organisation.
«Les employés ne tolèrent plus les promesses non tenues et exigent de la transparence concernant leur salaire ainsi que sur leurs opportunités d’évolution. Personnellement, je ferais afficher les salaires de toutes les fonctions sur un panneau dans la cuisine», commente Grégory Renardy, Managing Director de Michael Page Belgique et Luxembourg. Le défi de transparence salariale s’annonce cependant plus ardu en Flandre, où les salaires sont plus élevés et moins standardisés qu’en Wallonie. «La prédominance des PME en Flandre entraîne plus souvent des négociations salariales individuelles, contrairement aux structures fixes des grandes entreprises.»
Transparence pour le salarié: des opportunités
Les employés réclament également davantage de transparence sur d’autres aspects de leur environnement de travail. Ainsi, «42% d’entre eux estiment que leurs retours sont insuffisamment pris en compte, explique l’étude. Ils n’ont que rarement l’occasion de savoir ce qu’il advient de leurs suggestions, ce qui fait que même les initiatives les plus constructives restent souvent ignorées. De plus, 37% des travailleurs jugent que les défis internes de l’entreprise sont insuffisamment partagés.»
Bien que les chiffres dessinent un tableau critique, Michael Page entrevoit également de nombreuses opportunités. «Les entreprises qui investissent dans une communication claire, une politique salariale transparente et un modèle de travail flexible réfléchi peuvent non seulement restaurer la confiance, mais même la renforcer.»
«La confiance n’est pas une question de tout ou rien», selon Grégory Renardy. «C’est quelque chose qui se construit progressivement, à travers l’écoute, l’explication et l’implication active des employés. Nous voyons chaque jour que les organisations qui réussissent dans ce domaine sont mieux armées pour faire face à la concurrence dans la guerre des talents.»