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Scandale dans le foot belge: retour sur la chronologie des faits

Le mercredi 10 octobre, une vague de perquisitions menées par la police judiciaire fédérale secouait le monde du football belge. Depuis plusieurs mois, le parquet fédéral enquêtait sur des faits qualifiés d’organisation criminelle, blanchiment et corruption privée.

Fin 2017 : un rapport de l’Unité des fraudes sportives de la police fédérale fait état de transactions financières suspectes dans la division 1A, via, entre autres, des dizaines de comptes bancaires détenus dans une agence de Genk. Ce rapport entraîne l’ouverture d’une enquête. Deux agents de joueurs, Dejan Veljkovic et Mogi Bayat, indépendamment l’un de l’autre, auraient mis en place ces transactions suspectes et auraient dissimulé des commissions occultes aux autorités belges et aux autres parties impliquées.

3 mars 2018 : le match Antwerp-Eupen est remporté 2-0 par les Anversois. Le deuxième but est marqué sur un penalty consécutif à une faute généreusement sifflée par l’arbitre Bart Vertenten. Dans l’enquête, il apparait que le résultat de ce match est suspect. Dejan Veljkovic, en accord avec des dirigeants du FC Malines, aurait approché l’arbitre pour qu’il agisse en faveur du « Kavé », concurrent direct d’Eupen dans la lutte pour le maintien en division 1A.

11 mars 2018 : Malines l’emporte 2-0 contre Waasland-Beveren, mais cette victoire ne permet pas au club d’éviter la relégation en division 1B. Le résultat du match est jugé suspect par les enquêteurs. Dejan Veljkovic aurait approché des membres du conseil d’administration de Waasland-Beveren pour influencer le résultat du match.

Mercredi 10 octobre 2018 : le scandale éclate au grand jour. Quarante-quatre perquisitions sont effectuées dans tout le pays, notamment au siège de neuf clubs : Anderlecht, le FC Bruges, Genk, Courtrai, le FC Malines, Ostende, Lokeren, La Gantoise et le Standard de Liège. Plusieurs documents et dossiers y sont saisis, ainsi que trois montres de luxe.

Des perquisitions sont également effectuées chez six membres du conseil d’administration de clubs de football, quatre agents de joueurs, deux arbitres, un ancien avocat, un bureau comptable, deux journalistes, deux bijoutiers, un entraîneur et quelques complices potentiels.

Divers objets sont saisis, notamment des montres de luxe, des bijoux et de l’argent liquide. Des boîtes vides ayant contenu des montres de luxe d’une valeur totale de 8 millions d’euros ont également été trouvées. Quatorze perquisitions sont également effectuées à l’étranger, notamment en France, au Luxembourg, à Chypre, au Monténégro, en Serbie et en Macédoine.

Des documents et des avoirs dans des comptes bancaires et des coffres-forts sont saisis, pour un total de 3,6 millions d’euros. En Belgique, 28 personnes sont interceptées pour audition et 22 présentées au juge d’instruction. A l’étranger, 4 personnes sont interceptées, dont deux placées sous mandat d’arrêt européen.

Jeudi 11 octobre 2018 : Les interrogatoires se succèdent jour et nuit devant trois juges d’instruction à Tongres. Et une personne supplémentaire est privée de liberté. Les premières inculpations tombent. Le parquet fédéral donne une conférence de presse dans laquelle il détaille les trois volets de l’affaire: les activités d’agent de joueurs belge Dejan Veljkovic, celles de l’agent de joueurs Mogi Bayat ainsi que les deux matchs suspects.

Vendredi 12 octobre 2018 : Le parquet fédéral confirme l’inculpation de 19 personnes, dont 9 sous mandat d’arrêt: les agents Mogi Bayat, Dejan Veljkovic, Karim Mejjati et Dragan Siljanoski, l’arbitre Bart Vertenten, les acteurs malinois Olivier Somers (actionnaire principal du KV) et Thierry Steemans (directeur financier du KV), l’ancien avocat Laurent Denis et l’épouse de Dejan Veljkovic, Maria Bogojevska.

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