© Image Globe

Revoilà les consultations royales

Le roi Albert II a décidé jeudi de procéder à un nouveau tour de consultations, tout en maintenant en suspens sa décision de décharger le président du CD&V Wouter Beke de sa mission de négociateur royal.

Le Roi a reçu en audience jeudi midi, au château de Laeken, le « négociateur royal » qui lui a présenté « son rapport final », selon un communiqué du Palais.

Wouter Beke a demandé au chef de l’Etat d’être déchargé de sa mission. « Le Roi tient sa décision en suspens pendant la période de ses consultations », poursuit le communiqué.

M. Beke avait été chargé le 2 mars dernier d’une mission de négociation en vue de préparer un accord sur la réforme de l’Etat.

Durant près de deux mois et demi, il a multiplié les rencontres avec les présidents de la N-VA et du PS, Bart De Wever et Elio Di Rupo, et a également eu des contacts avec les présidents des autres partis de la formule à neuf.

Dix semaines pour investir dans un accord

Il reste « dix semaines avant le début des vacances parlementaires d’été », dix semaines « pour investir dans un accord communautaire et dans la formation d’un nouveau gouvernement », a indiqué jeudi Wouter Beke à l’issue d’une audience chez le roi.

« Nous avons travaillé à l’élaboration d’un cadre qui donne aux négociations une nouvelle chance », a estimé M. Beke, alors que le pessimisme est plus que jamais de rigueur quant aux chances de voir se former un nouveau gouvernement onze mois après les élections législatives du 13 juin 2010.

« Il est vraiment possible de franchir une prochaine étape dans la réforme de l’Etat », a pourtant assuré Wouter Beke, pointant le délai qui sépare les négociateurs des vacances parlementaires comme une opportunité à saisir.

« Nous avons l’obligation de ne pas laisser passer cette chance », a-t-il dit, refusant de répondre à d’éventuelles questions des journalistes. Disant vouloir se consacrer dans les prochains jours à ses proches, il a appelé les négociateurs à s’inspirer de Confucius. « Voir ce qui est juste et ne pas le faire est un manque de courage », a-t-il lancé, citant le philosophe chinois.

Mercredi, aucun accord sur la suite de sa mission ne semblait encore voir le jour entre les deux partis vainqueurs des élections du 13 juin dernier.

Bart De Wever souhaite voir son homologue socialiste confirmer son statut de candidat premier ministre en prenant la main comme formateur. A défaut, le président de la N-VA se dit disposé à devenir lui-même formateur.

Le président de la N-VA, Bart De Wever, est attendu à 16h30 au palais de Laeken pour être reçu en audience par le Roi. Le président du PS, Elio Di Rupo, sera reçu quant à lui un peu plus tard.

Di Rupo a écrit un courrier à Beke

Le président du PS Elio Di Rupo a écrit mercredi un courrier « personnel et confidentiel » à Wouter Beke afin de lui repréciser certaines choses essentielles concernant la réforme de la loi de financement.

Le site internet du Standaard a fait écho à un courrier envoyé la veille par Elio Di Rupo à Wouter Beke concernant son rapport final de négociateur royal. Une réunion du groupe de travail relatif à la réforme de la loi de financement, qui s’est tenue lundi ne s’est pas bien déroulée.

Dans le courrier envoyé mercredi à M. Beke, le président du PS souligne que la proposition découlant de ces travaux ne peut être considérée comme une base de négociation intégrant toutes les revendications légitimes des parties concernées, a-t-on appris.

Elio Di Rupo rappelle également que le PS a rédigé un projet de réforme de la loi de financement organisant une forme d’autonomie fiscale. Il regrette que ce projet ne soit pas retenu dans le rapport du négociateur royal.

Au PS, on confirme l’existence du courrier. On assure que l’intention d’Elio Di Rupo était de s’assurer qu’il ne puisse y avoir aucun malentendu. Le président du PS ne fait que confirmer par écrit ce qu’il a dit mardi en réunion trilatérale, a-t-on précisé. Au PS, on indique que contrairement aux débats qui ont été organisés précédemment, la proposition exprimée lundi en groupe de travail ne respectait pas les douze principes censés guider la réforme de la loi de financement, et le cadre de travail convenu jusque là. Ces éléments ont été repris dans le courrier envoyé à M. Beke.

Levif.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire