Steven Vandeput © Belga

Remplacement des F-16 : le critère nucléaire sera déterminé dans le plan stratégique de la Défense

Les exigences précises auxquelles devront répondre les avions qui succéderont aux chasseurs-bombardiers F-16 seront déterminée dans le plan stratégique de la Défense, a indiqué mardi le ministre Steven Vandeput en commission de la Chambre. Ce plan est générale attendu pour l’été.

Parmi les critères auxquels devra satisfaire le nouveau chasseur pourrait figurer la capacité de transporter et de larguer des bombes nucléaires, comme peut le faire actuellement le F-16 avec les B-61 américaines supposées entreposées sur la base aérienne de Kleine-Brogel (Limbourg).

La Belgique a demandé à cinq agences étatiques de répondre à un questionnaire avant d’entamer des négociations pour acquérir un nouvel avion. L’exigence nucléaire pourrait s’avérer déterminante dans le choix belge, à croire le député Georges Dallemagne (cdH).

« Si les nouveaux avions devaient avoir les mêmes missions nucléaires qu’aujourd’hui, cet appel n’a aucun sens. Jamais, l’armée américaine ne partagera ses codes de mise à feu et de largage », a affirmé le député humaniste, qui a mis en garde le ministre contre un appel d’offres « pour la galerie ».

Actuellement, cinq avions – dont deux américains – sont en lice, représentés par cinq agences: le Joint Program Office (JPO), qui pilote le programme de chasseur F-35 Lightning II du groupe Lockheed Martin, le US Navy PMA 265 pour le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, la Direction générale de l’Armement (DGA) du ministère français de la Défense pour le Rafale de l’avionneur Dassault, la Swedish Defence and Security Export Agency (FXM) pour le JAS-39 Gripen de Saab et le UK Trade and Investment Defence and Security Organisation (UKTI DSO) du ministère britannique de la Défense pour l’Eurofighter d’Airbus.

« Les spécifications techniques dépendront du ‘level of engagement’ (niveau d’engagement) et on en décidera dans le plan stratégique qui définira ce qu’on attend exactement d’un avion de chasse », a répondu M. Vandeput (N-VA), sans donner d’autre précision sur ce point.

La présence d’ogives nucléaires américaine en Belgique, supposée mais jamais confirmée officiellement, fait l’objet d’un débat politique récurrent et de nombreuses voix se sont déjà exprimées pour mettre en cause l’utilité d’un tel arsenal dans le pays depuis la fin de la guerre froide.

Selon M. Dallemagne, il est temps que le gouvernement se pose la question. « Si l’on veut avoir un appel d’offres ouvert aux pays européens, il est important de mener le débat », a-t-il dit. Autre élément invoqué mercredi: la surveillance conjointe de l’espace aérien du Benelux par les forces aériennes belge et néerlandaise, en principe à partir de la mi-2017.

Le PS et le cdH craignent que cette coopération renforcée, annoncée la semaine passée lors d’une réunion conjointe des gouvernements belge et néerlandais, soit aussi le prélude à l’acquisition du F-35, les Pays Bas ayant collaboré au programme qui a mené à sa conception.

Dans un entretien accordé au journal ‘La Libre Belgique’, le député Sebastian Pirlot (PS) a dit même redouter l’avènement d’une armée « des Plats pays » qui ferait la part belle à la Flandre. « La surveillance n’aura pas de conséquence sur les achats militaires », a indiqué le ministre. Selon lui, des « effets d’échelle » seront toutefois recherchés. Mais cela ne signifie pas que la Belgique fera le même choix que les Pays Bas, a-t-il assuré. Les effets d’échelle seront déterminés en fonction du choix de l’avion et pourraient donc être recherchés dans d’autres pays.

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