Armée dans la rue à Bruxelles, le 17 janvier 2015 © Belga Image

Quel avenir pour la Défense: la majorité n’est pas claire

L’opposition a exprimé mardi à la Chambre sa déception face à l’incapacité de la majorité à définir sa vision pour l’avenir de l’armée, en dépit des nombreuses auditions qui se sont déroulées au cours des derniers mois en commission de la défense.

« Ce n’est pas un cadre, c’est une feuille blanche. Aucun choix n’est fait », a ironisé le député Sébastian Pirlot (PS). Cette proposition de résolution relative à l’avenir de la Défense est « indigente, laconique, sans ambition, sans objectifs chiffrés et qui ne fait dès lors qu’enfoncer des portes ouvertes », alors que la Défense belge connaît une « crise existentielle profonde » et ne sera bientôt « plus en mesure de répondre, avec ses partenaires, aux menaces nouvelles et complexes qui pèsent sur notre sécurité », a renchéri son collègue Georges Dallemagne (cdH).

Le ministre de la Défense, Steven Vandeput, prépare « un plan stratégique à long terme » pour les forces armées belges, qu’il devrait soumettre au gouvernement fin avril. La commission a organisé en parallèle des auditions de responsables militaires et d’experts belges et étrangers, ainsi que de diplomates. Elle a produit un rapport « très dense », selon M. Dallemagne.

Mais la résolution accompagnée de recommandations rédigée par les partis de la majorité (N-VA, MR, CD&V et Open Vld), a été qualifiée mardi d' »absolument vide » par l’opposition. « Voici ce que dit la majorité: ‘nous ne sommes en mesure de formuler des propositions et des avis approfondis' », a souligné le député Wouter De Vriendt (Groen). « Si toutes ces auditions ont mené à cela, pourquoi en organise-t-on encore? « , s’est-il interrogé. L’opposition estime que le texte de la majorité « ne fait aucun choix ». L’armée doit conserver des tâches terrestres, navales et aériennes et aucune n’est définie comme prioritaire. « Cela permet au ministre de faire ce qu’il veut », a souligné M. Dallemagne. Il avait déposé dix-huit amendements qui auraient, selon lui, permis au parlement de disposer d’un texte « volontariste et exigeant ». Mais ces amendements ont été rejetés par la majorité, à l’exception d’un seul portant sur la stratégie européenne industrielle de défense.

Selon M. Dallemagne, les amendements du cdH proposaient pourtant à la Défense nationale des mesures précises et chiffrées en matière de redéfinition des missions, d’identification des nouvelles menaces, de partenariats internationaux, de moyens budgétaires, d’investissements et de renouvellement du matériel et du renforcement des ressources humaines. « Rien de tout cela ne se retrouve dans le texte finalement adopté. Celui-ci est même en-deçà de ce que l’on retrouvait déjà dans l’accord de gouvernement », a souligné le député humaniste dans un communiqué. M. Vandeput (N-VA) a prévu de présenter les « grandes lignes » de son plan stratégique après les vacances de Pâques.

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