Sofie Merckx (PTB) et Paul Magnette (PS): des négociations bidon. © JEAN-LUC FLEMAL/ISOPIX

PS – PTB, l’inévitable évitement

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Les deux partis de gauche ont entamé des négociations presque partout, mais ne les ont bouclées nulle part. Sans doute que cela les arrange.

Peut-on éviter l’inévitable? Peut-être les présidents du PS et du PTB, Elio Di Rupo et Peter Mertens, se le disent-ils, lorsque le cours de la vie politique leur laisse quelques minutes de méditation. Les élections communales du 14 octobre ont vu le PTB croître dans toutes les limites prévues de sa croissance, contenue pour des motifs stratégiques à seize communes wallonnes et sept bruxelloises, tandis que le PS, en gros, se maintenait dans ses grands bastions, ceux-là même où le PTB avait présenté des listes.

Poussées tant par l’opinion que par certains amis, dont la FGTB wallonne, à boucler des négociations, les deux formations rouges les ont entamées presque partout, et ne les ont bouclées nulle part. Tout de suite avortées à Mons, où la liste PTB était incomplète, elles firent mine de pouvoir mener à quelque chose à Charleroi et Molenbeek. Paul Magnette avait conservé sa majorité absolue, et le PTB avait envoyé neuf sièges au conseil communal de la plus grande métropole wallonne. Une campagne haineuse et une première rencontre tendue, ponctuée par une malaisante – comme disent les jeunes – interview du bourgmestre dans Le Soir (« Ils ne veulent pas y aller, mais ils ne peuvent pas décliner les invitations ») donnèrent au PTB des arguments pour ne pas éviter l’inévitable. Deux échevinats leur étaient proposés, et des compromis étaient possibles sur les grands points du programme communiste (transports en commun gratuits, construction de logements publics, réduction des salaires, etc.), mais l’hostilité mutuelle proscrivait tout accord.

A Molenbeek, où Catherine Moureaux n’a pas conquis de majorité absolue, un PTB surpris de sa propre nécessité put s’appuyer sur les écologistes, réticents à participer à une coalition rouge-verte, pour mettre un terme aux négociations et précipiter le PS dans une alliance avec le MR de Françoise Schepmans. Quelques minutes après les annonces carolorégienne et molenbeekoise, le PS démarrait une campagne agressive et nationale: « Pschittt! le PTB se dégonfle! » Les négociations, pourtant, n’étaient pas closes à Liège, où Raoul Hedebouw et Willy Demeyer devisaient courtoisement de leurs irréductibles différences, et à Herstal, où PS et PTB restent cependant et aujourd’hui encore, bons camarades… C’est sans doute que l’inévitable arrangeait au fond tout le monde.

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