Poursuivre le travail au-delà de l’âge de la retraite reste financièrement intéressant. © getty images

Pourquoi travailler au-delà de l’âge légal de la retraite est financièrement intéressant

Philippe Berkenbaum
Philippe Berkenbaum Journaliste

Les moyens de compléter une (trop) maigre pension légale ne sont pas légion. Entre continuer à travailler après l’âge de la retraite ou se constituer une pension complémentaire, il ne faut pas forcément choisir.

Chacun peut en faire l’expérience en consultant le site mypension.be pour connaître le montant de sa future pension légale: elle ne sera pas folichonne. Certains sont dès lors résignés à continuer de travailler au-delà de l’âge légal de leur retraite. Pas de problème pour les indépendants, qui sont leur propre patron. Plus compliqué pour les fonctionnaires dont le départ à la pension est le plus souvent automatique à l’âge limite. Pour les salariés, c’est à négocier avec leur employeur.

Ce qui est sûr, c’est que cela reste financièrement intéressant. Si vous avez 65 ans (66 ans à partir de 2025 et 67 ans à partir de 2030) ou 45 années de carrière, vous pouvez travailler sans limite de revenu tout en conservant votre pension. Mais les deux montants seront additionnés pour le calcul de l’IPP et vous serez taxé au taux marginal. En revanche, si vous continuez à travailler en étant prépensionné, il existe un plafond de revenus à ne pas dépasser sous peine de perdre (une partie de) votre pension: 8 634 euros par an pour un salarié et 6 907 euros par an pour un indépendant.

Un autre moyen de compléter sa maigre retraite réside, bien sûr, dans les autres piliers de la pension, dont le gouvernement veut encourager la généralisation. Le deuxième pilier permet aux salariés de se constituer une pension complémentaire grâce à une assurance groupe ou un fonds de pension alimenté par l’employeur, et aux indépendants par l’intermédiaire d’une PLCI (pension libre complémentaire pour indépendants) et d’un EIP (engagement individuel de pension, réservé aux indépendants en société). Le troisième pilier consiste en une épargne-pension assortie d’un avantage fiscal indexé chaque année.

L’ objectif du gouvernement est d’encourager, à terme, chaque salarié ou indépendant à consacrer au moins 3% de ses revenus à la constitution d’une pension complémentaire, qu’il pourra toucher à l’âge de la retraite sous forme de capital versé en une fois ou de rente mensuelle. Pour y arriver, la ministre des Pensions table sur l’amélioration de la transparence du secteur et de l’information communiquée aux travailleurs. Elle a déposé un projet de loi en ce sens, qui produira ses effets dès 2023.

Fonds de pension et assureurs devront alors fournir une information détaillée permettant aux usagers (entreprises et bénéficiaires) de mieux comparer les contrats entre eux. Dans la foulée, chaque travailleur recevra une fiche annuelle reprenant toutes les informations utiles sur sa pension complémentaire, établie par le gestionnaire public de mycareer.be et mypension.be. Cette tâche aujourd’hui dévolue aux entreprises n’ est pas toujours respectée, loin s’en faut.

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