Bernard Rentier © NICOLAS LAMBERT/BELGAIMAGE

Pour en finir avec le cartel de l’édition scientifique

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Le prix du Livre politique a été attribué cette année à Bernard Rentier, pour son petit opus Science ouverte, le défi de la transparence, publié aux éditions de l’Académie.

On avait connu le jury de la Foire du livre politique de Liège, présidé par le professeur Jérôme Jamin, honorant des ouvrages plus directement politiques. Les jurés ont été saisis par l’importance de l’enjeu : si l’accès à la littérature scientifique se resserre, la science stagne. Et si la science stagne, la société régresse.

Or, aujourd’hui, les cinq plus grands éditeurs scientifiques mondiaux, qui brassent des milliards de bénéfice, font payer cher des articles que les chercheurs… paient pour faire publier dans ces revues réputées, tandis que les bibliothèques universitaires se ruinent en abonnements coûteux (l’UCLouvain y consacre, par exemple, deux millions et demi d’euros par an).

Ces murs payants limitent gravement l’accès à la connaissance. C’est pourquoi Bernard Rentier propose un contre-modèle, fondé sur la transparence et le partage, qu’il a pu contribuer à construire lorsque, recteur de l’ULiège, il imposa aux chercheurs de déposer leurs manuscrits dans une base de données ouverte à tous, Orbi. Depuis, il milite pour répandre sa salvatrice parole. Bernard Rentier est un académique, son petit livre est politique. Il méritait bien d’être primé.

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