Le ministre-président flamand Jan Jambon et la ministre flamande de l'Environnement, de l'Énergie, du Tourisme et de la Justice Zuhal Demir. © Belga

Prochaine étape au parlement pour la majorité flamande, ébranlée par le plan azote

Le Vif

    Le CD&V, qui a claqué la porte dimanche des discussions avec ses deux partenaires de la majorité flamande au sujet des nouvelles règles en matière d’émissions d’azote, est prêt à continuer les discussions. C’est ce que le ministre flamand de l’Agriculture Jo Brouns a affirmé lundi à l’issue d’un bureau de parti des chrétiens démocrates flamands.

    Du côté du CD&V, on ne parle donc pas encore de rupture avec les deux autres partenaire gouvernementaux, N-VA et Open Vld. « Nous voulons continuer à parler du contenu », a souligné la députée Joke Schauvliege. Pas (encore) question, donc, d’entériner un éclatement du gouvernement Jambon et la nécessité d’une majorité alternative (les gouvernements régionaux ne peuvent pas convoquer d’élections anticipées). Prochaine étape: un débat ajouté ce mardi à l’agenda du parlement flamand, à partir de 14h00, consacré à la crise que traverse la majorité du nord du pays.

       Durant le week-end, le ministre-président Jan Jambon a tenté de rassembler sa majorité autour d’une dernière « proposition de déblocage ». Finalement, seuls N-VA et Open Vld ont approuvé l’accord, le CD&V refusant de s’aligner. À la peine dans les sondages, le parti chrétien-démocrate entend montrer qu’il ne veut pas lâcher les agriculteurs, et plus particulièrement les jeunes. Plusieurs élus du parti ont affirmé lundi que, loin d’avoir tout refusé en bloc, le CD&V a jusqu’au bout avancé des propositions.

       Une source CD&V assure que si les deux parties (Open Vld – N-VA d’une part, CD&V de l’autre) se rapprochent, il y a moyen de se rencontrer à mi-chemin. « Un accord n’est vraiment pas si éloigné« . Le CD&V aurait même, dans sa propre proposition de compromis, abandonné l’idée d’une équivalence totale entre les efforts exigés de la part de l’industrie et des agriculteurs. Quoi qu’il en soit, le CD&V juge illégale la validation par les seuls N-VA et Open Vld de la dernière note de ce week-end, alors que le mode de décision du gouvernement est le consensus.

       Des suggestions de majorité alternative ont entre-temps déjà commencé à circuler. De la « science-fiction » pour l’Open Vld, qui veut continuer avec la coalition existante. Il est désormais davantage question de « symbolique », surtout sur la comparaison des normes pour industrie et agriculteurs, a estimé le président de parti Egbert Lachaert. Autrement dit: il n’y a rien de concret qui empêche l’accord. Le chef de libéraux flamands a renvoyé la balle vers ses collègues: « c’est au ministre-président et au CD&V de parvenir à une entente ».

       À la N-VA, on dit attendre une réponse du CD&V. Si ce parti ne peut accepter l’ultime proposition, alors il s’exclut lui-même du gouvernement, dit-on chez les nationalistes flamands. Le CD&V refuse ce scénario. Mais « s’ils veulent essayer avec d’autres partis, alors nous le constaterons demain », indiquait en soirée le ministre CD&V Benjamin Dalle, tout en réaffirmant la volonté de son parti de continuer à rechercher un compromis. Depuis l’opposition, les écologistes de Groen ont déjà laissé entendre que l’accord N-VA – Open Vld était insuffisant à leurs yeux.

    Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

    Contenu partenaire