Voici le classement des communes bruxelloises qui taxeront le plus (et le moins) en 2026

En 2026, près d’une commune bruxelloise sur deux augmentera ses centimes additionnels au précompte immobilier. Du changement est également attendu du côté de l’impôt aux personnes physiques. Le classement des communes qui taxent le plus devrait ainsi se voir chamboulé.

Mauvaise nouvelle pour de nombreux Bruxellois. Dès 2026, les résidents de près d’une commune sur deux devront mettre davantage la main au portefeuille pour s’acquitter de leurs taxes locales.

Les collèges échevinaux d’Auderghem, Bruxelles-Ville, Etterbeek, Evere, Ganshoren, Koekelberg, Saint-Josse-ten-Noode, Uccle et Watermael-Boitsfort ont en effet décidé d’augmenter leurs centimes additionnels au précompte immobilier (PRI) l’an prochain, révèle mardi la Dernière Heure.

A Auderghem, c’est la première fois en 17 ans que cette taxe est revue à la hausse. Les centimes additionnels au PRI passeront ainsi de 1.990 en 2025 à 2.440 en 2026. La commune de la bourgmestre Sophie de Vos (DéFi) reste toutefois la moins gourmande de tout le territoire bruxellois en matière de fiscalité immobilière.

A Koekelberg, la hausse est bien plus significative, passant de 3.090 cette année à 3.890 l’an prochain. La commune de la Basilique a en outre acté une augmentation de sa taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques (IPP), passant de 6 à 7%.

Les augmentations sont plus modérées à Uccle (de 2.940 à 3.400) et à Watermael-Boitsfort (de 3.090 à 3.390), qui sont légèrement compensées par une baisse de la taxe additionnelle à l’IPP (-0,1 point de pourcentage). La commune la plus taxée sur l’immobilier reste Schaerbeek, avec 4.191 centimes additionnels, suivie désormais de près par Saint-Josse, qui augmentera drastiquement son prélèvement l’an prochain (de 2.980 à 4 090).

A contre-courant de ces augmentations, seule la commune de Woluwe-Saint-Lambert a décidé de revoir ses centimes additionnels à la baisse (passant de 3.190 à 3.175), sans compensation via l’IPP.

Tax-shift

Généralement, ces prélèvements communaux en hausse sont le reflet de finances locales dans le rouge. Pour garder leur budget à l’équilibre, les collèges échevinaux tablent en effet énormément sur leurs rentrées fiscales, qui représentaient plus de la moitié (52%) de leurs recettes ordinaires en 2024, selon une étude de Belfius. 

Au niveau de ces recettes fiscales, les communes peuvent donc jouer sur deux tableaux: les centimes additionnels au PRI et la taxe additionnelle à l’IPP. Comme la Région bruxelloise n’impose pas de plafond maximal, les pouvoirs locaux sont libres de fixer les taux de leur choix.

De manière générale, les communes de la région bruxelloise ont opéré ces dernières années une sorte de tax-shift, privilégiant l’imposition sur l’immobilier plutôt que sur le revenu. En d’autres termes, les centimes additionnels au PRI ont eu tendance à augmenter, là où les taux additionnels à l’IPP ont souvent été revus à la baisse.

Pour 2026, quatre communes ont ainsi acté une baisse de la taxe additionnelle à l’IPP (Bruxelles-Ville, Etterbeek, Uccle et Watermael-Boitsfort), alors que trois l’augmenteront (Evere, Koekelberg et Schaerbeek).

A noter que le rendement de la fiscalité diffère fortement d’une commune à l’autre. A taux égal, la taxe additionnelle à l’IPP rapportera beaucoup plus à une commune dont les revenus des habitants sont plus élevés qu’à une entité où le revenu moyen est faible. Le rendement du précompte immobilier dépend, lui, du revenu cadastral, donc du profil de l’habitation.

Qui taxe le plus?

Sur la base de ces changements, Le Vif a mis à jour son classement des communes bruxelloises qui taxent le plus… et le moins. Pour le calcul de la taxe additionnelle à l’IPP, les projections ci-dessous se basent sur un couple marié et sans enfant, dont l’impôt dû à l’Etat s’élève à 20.000 euros par an, avant déduction du précompte professionnel. Pour le calcul des centimes additionnels au PRI, les calculs se réfèrent à une habitation au revenu cadastral de 1.500 euros (avant indexation), sans enfant à charge*.

Cette simulation démontre une forte disparité fiscale entre communes. Ainsi, c’est à Auderghem que la taxation devrait être la plus basse en 2026. Notre couple-type y payera 1.978 euros de taxes additionnelles, contre 2.867 euros à Jette. Soit un différentiel de près de 1.000 euros. La commune de Claire Vandevivere (Les Engagés) devient ainsi l’entité bruxelloise qui taxe le plus, détrônant Forest qui occupait jusqu’alors la tête du classement.

Derrière Auderghem, les communes qui prélèveront le moins en 2026 sur ce ménage-type sont Woluwe-Saint-Pierre (2.001 euros), suivie de Bruxelles-Ville (2.082 euros) et Woluwe-Saint-Lambert (2.092 euros).

A l’autre bout du classement, derrière Jette, c’est à Evere que le ménage-type devrait s’acquitter du montant le plus important : 2.672 euros. Elle sera précédée de Forest (2.671 euros), Koekelberg (2.640 euros) et Anderlecht (2.627 euros).

La taxe additionnelle, cerise sur le gâteau

Si ce classement reflète fidèlement les taux d’imposition de chaque commune, le montant estimé par ménage-type n’est pas 100% exact. Il faut encore y ajouter une taxe additionnelle fixée au niveau de l’agglomération bruxelloise. Alors qu’ailleurs en Belgique, chaque province peut déterminer ses propres centimes additionnels au PRI (compris entre 1.150 dans le Brabant wallon et 1.980 dans le Luxembourg), à Bruxelles, ces additionnels sont fixes et s’élevaient à 989 en 2025.

* Note importante sur la méthodologie utilisée

Pour des raisons de lisibilité, et s’agissant d’un exemple théorique, les montants de référence sont similaires à ceux employés lors du classement des communes réalisé en 2022. Au vu de l’inflation importante ces deux dernières années, ces montants pourraient être indexés d’environ 14% afin d’être plus en phase avec la réalité.