Ecolo pourrait permettre au parlement bruxellois de se positionner favorablement à la fusion des zones de police. © BELGA/BELPRESS

Fusion des zones de police: le parlement bruxellois pourrait donner un coup de pouce au fédéral

Sylvain Anciaux

La commission des Affaires intérieures du parlement bruxellois débattra le 17 juin prochain de la fusion des zones de police de la Région Bruxelles-Capitale. D’ici-là, c’est du 50-50, et les experts pourraient être déterminants.

La fusion des zones de police de Bruxelles est un point d’achoppement du gouvernement fédéral qui –c’est connu– ne fait pas l’unanimité. Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) a pris son bâton de pèlerin afin de rencontrer les 19 bourgmestres bruxellois pour les convaincre du bien-fondé de la mesure. C’était sans compter sur la commission Intérieur du parlement bruxellois qui analysait, ce mardi matin, deux propositions de résolution diamétralement opposées sur le sujet. L’une venant de DéFI, soutenue par le PS, l’autre de Groen. Ce dernier positionnant le pouvoir législatif favorablement à la fusion des zones de police à Bruxelles, alors que celui de DéFI s’y oppose fermement. Il a été conclu qu’une audition des chefs de corps de la zone unique de la police anversoise, de la zone locale de Bruxelles-Ixelles et des auteurs de la seule étude scientifique disponible sur le sujet venue de l’Université de Gand aurait lieu. Après cet échange inédit au parlement, un vote aura lieu le 17 juin.

Soulignant que la proposition des verts néerlandophones avait été déposée avant l’annonce du projet fédéral, Stijn Bex (Groen) a insisté sur l’importance de débattre sur la manière d’organiser la fusion de la manière la plus efficace pour les Bruxellois. «Une fusion est importante, on salue la décision du gouvernement fédéral à ce sujet. Mais il faut des garanties pour que la police de proximité soit renforcée, que la dotation du fédéral soit augmentée, et que les changements ne perturbent pas le bon fonctionnement de la police», estime l’écologiste. 

Le texte en lui-même assume que «cette proposition de résolution vise à former la première étape d’un processus de fusion des six zones de police bruxelloises en un corps de police unifié», lit-on dans la présentation du texte. Celui-ci invite le Ministre-président bruxellois à se souscrire à l’urgence d’une fusion des zones de police, et de «prendre l’initiative (…) afin de fusionner les zones de police». Un texte que l’Arizona n’aurait probablement pas osé espérer.

Ecolo, l’élément déterminant

En mars dernier, alors qu’elle co-présidait encore le parti écologiste francophone, Rajae Maouane assumait être favorable à la fusion des zones de police à Bruxelles, dans la philosophie d’un «fédéralisme coopératif». Le député Ecolo Hicham Talhi tempère aujourd’hui quelque peu. «Dans son programme, Ecolo a conditionné la fusion des zones de police à Bruxelles à plusieurs facteurs. C’est d’ailleurs pourquoi nous n’avons pas déposé la position avec Groen», ajoutant que l’audition des experts sera déterminante dans le vote de son parti le 17 juin.

La position des écologistes francophones sera décisive. En commission, ce mardi, sept députés semblaient favorables (MR, N-VA et Groen) à la fusion, sept penchaient pour garder les six zones (PS, PTB et la Team Fouad Ahidar) alors qu’Ecolo restait dans une position d’abstention. Le parti de Marie Lecocq et Samuel Cogolati pourrait donc être déterminant lors d’un vote en plénière.

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