Georges-Louis Bouchez enfilera-t-il son survêtement de président des Francs Borains à l’occasion de son séjour au Qatar? © BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR

Nouveau voyage interpellant de Georges-Louis Bouchez et Lucie Demaret au Qatar: pour le Grand Prix… et pour sauver les Francs Borains? (info Le Vif)

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Georges-Louis Bouchez ne votera pas le budget du gouvernement De Wever. Le président du MR est au Qatar à l’occasion du Grand Prix de Formule 1. Et peut-être pas seulement pour ça.

Aux premières loges ce mercredi pour la déclaration de politique générale faite par Bart De Wever face à la Chambre des représentants, Georges-Louis Bouchez n’est par contre pas présent pour la journée de débats qui précède le vote de confiance, prévu ce vendredi 28 novembre en fin de matinée. Il ne sera d’ailleurs pas là non plus pour accorder son vote à ce gouvernement aux réformes budgétisées par les partenaires de l’Arizona. Parce que dans la foulée d’un mercredi chargé, le menant de Bruxelles à Bruxelles en passant par Namur et Liège, le président du MR a pris la direction de Paris d’où il s’est envolé tôt ce jeudi matin en direction de Doha pour un séjour qui se prolongera jusqu’au lundi.

Au Qatar, qu’il rejoint avec sa compagne Lucie Demaret, Georges-Louis Bouchez assistera évidemment au Grand Prix de Formule 1, avant-dernière épreuve d’une saison remplie de suspense grâce à la remontée fantastique du Néerlandais Max Verstappen dans le sillage des McLaren de Lando Norris et Oscar Piastri. Grand amateur de la discipline, le libéral peut assister à ce dénouement aux premières loges en sa qualité de vice-président de Spa Grand Prix, la société de promotion du Grand Prix de Spa-Francorchamps.

Selon plusieurs sources concordantes, c’est pourtant une autre casquette que l’homme fort du MR enfilera lors de son voyage dans le Golfe. Comme l’an dernier, quand il s’était rendu au Qatar pour le Sportico World Summit les 20 et 21 novembre, Georges-Louis Bouchez profitera de sa présence sur place pour rencontrer de potentiels investisseurs pour les Francs Borains, le club de football qu’il préside. A l’époque, le séjour avait beaucoup fait parler de lui dans la presse, en quête du monnayeur de ce voyage d’affaires.

Un an plus tard, la situation financière des Francs Borains ne s’est pas vraiment améliorée. Le transfert avorté de leur joueur le plus en vue, Kays Ruiz-Atil, n’a pas alimenté les comptes comme prévu, même si les départs de Yanis Massolin vers l’Italie et Alessio Curci vers l’Azerbaïdjan ont permis quelques rentrées financières bienvenues. «Yanis fait, sans aucun doute, partie des cinq plus importants transferts sortants de l’histoire de la D1B», explique alors à Sudinfo le responsable sportif du club, David Lasaracina.

Les 700.000 euros récoltés pour son départ restent toutefois insuffisants pour sauver l’équilibre économique du club de Challenger Pro League, cette deuxième division belge qu’on qualifie souvent de cimetière financier. Alors, il faut trouver de l’argent ailleurs. Encore plus quand DAZN, détenteur des droits de diffusion du football belge qui servent de bouée économique à de nombreux clubs qui ne peuvent pas miser sur le marché des transferts pour gagner des millions, menace de faire un pas définitif de côté et de remettre en question les quelque 80 millions d’euros payés annuellement aux clubs professionnels belges pour diffuser leurs rencontres.

Pour survivre, les Francs Borains cherchent des investisseurs extérieurs. Et pour les convaincre, ils peuvent compter sur deux figures de choix. Celle de Marouane Fellaini, ambassadeur du club dont le CV prestigieux et les rencontres effectuées tout au long de sa carrière doivent être des atouts, d’abord. Celle de Georges-Louis Bouchez, ensuite, dont l’importance dans les décisions nationales ne laisse pas insensible certains candidats à une participation au développement financier et sportif des Francs Borains. Contacté par Le Vif, Georges-Louis Bouchez nie de son côté tout lien entre sa présence au Qatar et sa présidence des Francs Borains: «Je vais au Grand Prix du Qatar comme vice-président de Spa Grand Prix afin de rencontrer les responsables de la F1 mais aussi d’autres promoteurs de Grand Prix, en vue des éditions à venir du Grand Prix de Belgique. J’y suis avec des membres de Spa Grand Prix et du circuit de Spa-Francorchamps.»

Récemment interrogé par la DH au sujet d’une arrivée de nouveaux capitaux, David Lasaracina explique néanmoins que «le dossier est bien avancé. On est ouvert à tout. L’idée n’est pas de vendre la majorité même si aucune barrière, comme par exemple la vente complète du club, n’est fixée.» Ces derniers temps, le club a d’ailleurs fait circuler dans les milieux autorisés un document expliquant les détails majeurs de son fonctionnement et de sa situation sportive et financière, à destination de potentiels investisseurs ou repreneurs. A quelques mois de la présentation du dossier de la fameuse «licence», indispensable sésame pour continuer à faire partie du football professionnel en affichant d’importantes garanties financières, les Francs Borains doivent en tout cas appuyer sur l’accélérateur.

Pour y parvenir, rien de tel qu’un petit détour par le paddock d’un Grand Prix de Formule 1.

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