Les principaux ministres du gouvernement fédéral se sont quittés vendredi sans parvenir à un accord sur les salaires et l’affectation de l’enveloppe bien-être, a-t-on appris à bonnes sources. Ils se reverront lundi matin.
Les partenaires sociaux n’ont pu se mettre d’accord sur ces deux points dans le cadre de leurs négociations interprofessionnelles. Le dossier est donc revenu dans les mains du gouvernement. Pour ce qui est de l’enveloppe bien-être, soit un peu moins d’un milliard d’euros pour augmenter les allocations sociales les plus basses au-delà de l’indexation, le blocage se trouve au niveau des allocations de chômage.
Le MR est réticent à voir celles-ci augmenter en plus de l’index alors que les salaires stagnent. Il dénonce un risque de piège à l’emploi et estime qu’un geste doit être fait en direction des travailleurs en leur affectant une partie des moyens supplémentaires destinés au chômage.
Le PS s’y oppose. Le chômage est la seule des branches concernées par l’enveloppe bien-être où ne sont revalorisés que les minima. Qui plus les minima en matière de chômage sont toujours significativement inférieurs au seuil de pauvreté. Dans les précédentes répartitions de l’enveloppe, les minima de chômage ont toujours été revalorisés, faisait-on remarquer.
L’autre point de friction réside dans l’octroi d’une prime aux salariés. La marge de progression salariale en plus de l’indexation est nulle alors que certains secteurs d’activité ont enregistré de bons résultats. Il est question d’octroyer une prime unique à l’instar de celle accordée durant la crise sanitaire. Si le principe ne pose pas trop de difficultés, le montant de la prime et la façon de l’accorder divisent les partenaires gouvernementaux. Une partie d’entre eux, dont le MR, voudrait la plafonner afin de ne pas donner un mauvais signal en termes de compétitivité des entreprises, l’autre partie d’entre eux, dont le PS, ne veut pas de plafond vu les performances de certains secteurs. L’une des options serait de prévoir un système avec trois possibilités laissées aux partenaires sociaux: soit pas de prime, soit un maximum de 500 euros, soit entre 500 et 750 euros dans les secteurs où les entreprises ont engrangé de très bons résultats.