La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR).

Hadja Lahbib en route vers le Caucase sur fond de vives tensions entre Erevan et Bakou

Hadja Lahbib, ministre des Affaires étrangères, décolle pour le Caucase du sud dans le cadre d’une visite de quatre jours.

La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, s’envole ce lundi vers le Caucase du sud. Au programme d’une mission de quatre jours: l’Arménie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan.

La région connaît de vives tensions depuis l’automne 2020, quand l’Azerbaïdjan a repris à l’Arménie, après six semaines de conflit, le contrôle du Haut-Karabakh (Nagorny Karabakh), région située en territoire azéri et peuplée très majoritairement d’Arméniens. Les préoccupations de la communauté internationale se portent actuellement sur le corridor de Latchine reliant l’enclave à l’Arménie et dont Bakou bloque l’accès depuis décembre au nom de motifs sécuritaires.

Le 21 juillet, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a estimé qu’une nouvelle guerre de son pays avec l’Azerbaïdjan était « très probable », accusant Bakou de mener un « génocide » des Arméniens dans l’enclave. Mercredi dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni pour aborder la situation à la demande l’Arménie. Le blocus imposé par l’Azerbaïdjan a provoqué une détérioration de la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh. La famine guette les 120.000 habitants de cette région, selon Erevan et plusieurs ONG.

La France, les États-Unis et l’Union européenne ont appelé les autorités azéries à mettre un terme au blocus, de même que la Russie censée surveiller le respect de l’accord de cessez-le-feu négocié en 2020. La Belgique s’inscrit dans la ligne européenne. Le 12 août, Mme Lahbib s’est entretenue avec son homologue arménien, Ararat Mirzoyan. « Il est urgent de lever le blocus pour des questions humanitaires », a-t-elle déclaré sur le réseau X (ex-Twitter).

La cheffe de la diplomatie belge rencontrera mardi M. Mirzoyan et devrait s’entretenir le surlendemain avec le ministre azéri des Affaires étrangères, Jehyun Bayramov.

La Belgique dispose depuis plusieurs années d’une ambassade à Bakou. Le 12 mai, le gouvernement a décidé d’ouvrir une représentation diplomatique à Erevan. Interrogée à la Chambre début juillet, la ministre avait insisté sur les « excellentes relations politiques » entre l’Arménie et la Belgique, qui compte sur son territoire une diaspora arménienne importante -de l’ordre de 30.000 à 40.000 personnes-, la croissance significative du commerce bilatéral et le potentiel de coopération académique.

« Au niveau politique international, et compte tenu des tensions actuelles dans la région du Caucase du sud et du processus de paix arméno-azerbaïdjanais, il est important pour la Belgique d’avoir non seulement une ambassade à Bakou, mais aussi une ambassade à Erevan. Sur le plan géopolitique, l’agression russe contre l’Ukraine incite la Belgique à renforcer sa présence dans l’ancien espace soviétique« , avait expliqué Mme Lahbib.

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