
Comment la ministre des sports Jacqueline Galant soutient les communes MR (mise à jour)
Sur les treize projets soutenus financièrement par le gouvernement wallon, onze proviennent de communes où le MR occupe le pouvoir. Les grandes villes comme Liège, Charleroi, Mons ou Namur ne reçoivent pas un kopeck.
Un peu plus de neuf millions d’euros: voilà la somme que la ministre wallonne des infrastructures sportives, Jacqueline Galant, a prévu de distribuer au premier trimestre 2025 pour financer des projets de rénovation, de construction ou d’entretien d’infrastructures sportives. Treize projets sont retenus, pour un montant total de 9.068.870 euros: six constituent des promesses fermes, à hauteur de 2.076.160 euros. Sept autres font l’objet d’un accord de principe, avec une facture possible à la clé de 6.992.710 euros pour le budget communautaire.
«Un accord de principe, éclaire le porte-parole de la ministre Galant, ne constitue pas un engagement ferme pour une intervention financière. Ce dernier n’intervient que plus tard, en fonction des crédits disponibles. Cette subtilité permet de limiter les dépenses engagées par ceux qui déposent les projets puisqu’à ce stade de la procédure, ils ne doivent pas encore déposer un dossier technique complet. Ce n’est que lorsque l’accord de principe est accordé que les auteurs des projets peuvent s’attaquer à l’élaboration d’un dossier technique complet en ayant une chance plus importante d’obtenir une promesse ferme de subventions, si les crédits sont disponibles.»
Tous les trimestres, des demandes de subventions pour des infrastructures sportives sont déposées auprès de la ministre de tutelle. Un dossier non retenu en ce début de 2025 peut tout à fait l’être dans la vague d’analyse suivante, s’il est éligible. A ce jour, 19 dossiers sont déposés pour des demandes d’accord de principe et 16 pour des demandes de promesses fermes. Soit 35 dossiers, dont treize connaissent déjà l’accueil qui leur est réservé. Hors plan de relance européen et hors plan de relance wallon, le budget disponible pour soutenir les infrastructures wallonnes tourne autour des 30 millions d’euros.
Curieusement, aucune grande ville ne figure parmi les heureux élus de ce premier trimestre 2025: ni Liège, ni Mons, ni Charleroi, ni Namur. «Non contente d’assoiffer les villes via la Convention Oxygène (NDLR: qui les oblige à mettre en place des mesures d’économies en échange de nouveaux prêts), la Région wallonne les prive aussi de moyens de rénover leurs infrastructures et d’assurer leur fonction métropolitaine. Le fait de ne soutenir aucun projet dans des grandes villes poste question », peste un maïeur déçu. «L’idée est surtout, dans le cadre budgétaire compliqué actuel, d’octroyer des moyens aux projets les plus innovants, précise-t-on au cabinet wallon des sports, ou mettant en avant des partenaires, comme les projets scolaires, par exemple».
Toutes les provinces reçoivent en revanche une part des subsides: quatre projets sont soutenus dans la province de Liège (Clavier, Verviers, Blégny et Dalhem), un en Brabant wallon (Perwez), deux dans le Luxembourg (Neufchâteau et Erezée), trois dans le Namurois (Eghezée, Havelange et Gembloux) et trois dans le Hainaut (Chimay, Colfontaine et Beloeil).
Un équilibre géographique
Autre singularité de cette distribution de sous à des fins sportives: dans onze cas sur treize, le MR, parti de la ministre Galant, est à la tête des communes subventionnées, en majorité absolue ou en coalition – Les Engagés y figurent à six reprises. Sur les quelque neuf millions d’euros réservés –sous forme de promesse ferme ou d’accord de principe– par la ministre des sports, qui est aussi bourgmestre en titre de la commune hennuyère de Jurbise, 7,2 millions échoiront ou pourraient échoir à des communes dirigées ou co-dirigées par le MR.
Dans l’un des deux cas restants, à Neufchâteau, le pouvoir communal en place est entièrement dévolu aux Engagés. Une seule commune gouvernée par le PS seul verra un de ses projets d’infrastructures sportives soutenu financièrement par la Région wallonne : Colfontaine. La commune hennuyère profitera d’un soutien à hauteur de 278.130 euros. En outre, les socialistes font partie de la coalition majoritaire – aux côtés du MR et parfois d’autres partis – dans cinq des onze communes précitées. Relevons tout de même le cas singulier de Chimay, où une seule des douze élus de la liste Bouge! – seule au pouvoir – est apparentée PS, contre douze apparentés MR.
«Le choix des projets soutenus est à la discrétion de la ministre compétente, indique le porte-parole de Jacqueline Galant. Dans ce cas précis, elle a défini comme priorité l’égal accès à des infrastructures sportives de qualité sur le territoire et a donc veillé à ce que la sélection respecte un équilibre géographique.»
Au total, 80% du budget octroyé aux 13 projets choisis pour ce premier trimestre sont dévolus à des communes (co-)dirigées par le MR, là où 60% des subsides sont attribués à des communes dans lesquelles le PS se trouve dans la majorité.
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