Ludivine Dedonder et Alexander De Croo © iStock

Plusieurs partis plaident pour augmenter le budget de la Défense belge

Le Vif

L’Open Vld, le CD&V et la N-VA ont plaidé à la Chambre pour une hausse du budget alloué à la Défense, alors que la Russie a envahi l’Ukraine et que l’Otan déploie ses forces dans ses pays membres à proximité. Devant les députés réunis en commission spéciale sur le suivi des missions à l’étranger, le Premier ministre et la ministre de la Défense ont souligné la fiabilité militaire de la Belgique.

L’accroissement des moyens budgétaires pour le département de la Défense doit atteindre 1,54% du PIB à l’horizon 2030, selon le plan STAR (« Security, Technology, Ambition, Resilient ») du gouvernement. Le budget 2022 est établi à 4,2 milliards d’euros et croîtra vers 6,9 milliards d’euros d’ici 2030.

« En ces temps plus incertains, c’est une bonne chose que le gouvernement ait commencé à rattraper le retard historique » des moyens de la Défense, « mais il faudra en faire plus », a souligné Jasper Pillen (Open Vld), au sein de la majorité.

Un avis partagé dans l’opposition N-VA, où Theo Francken a estimé que la Belgique devait investir 2% de son produit intérieur brut (PIB) dans la Défense d’ici 2030, seuil en principe imposé par l’Otan mais que seule une fraction des alliés respecte.

De son côté, le chrétien-démocrate Hendrik Bogaert (CD&V) a aussi plaidé en faveur d’investissements supplémentaires dans la Défense. « Je n’ai pas l’impression pour le moment que nous soyons une armée à craindre », a-t-il souligné.

Un commentaire qui a fait tiquer tant la ministre de la Défense Ludivine Dedonder que le Premier ministre. Alexander De Croo a dénoncé des propos « méprisants envers nos militaires », en y opposant la reconnaissance internationale dont jouit l’armée belge. « Nous sommes perçus comme un partenaire fiable », a-t-il souligné. « L’armée est d’abord là pour protéger et dissuader, plutôt que pour faire peur », a pour sa part répondu la ministre de la Défense.

Quant au budget, « je ne suis pas une fétichiste des chiffres », a-t-elle poursuivi. « L’important, c’est surtout ce que l’on en fait. Mon défi est de reconstruire la Défense, de rétablir un équilibre en termes de capacités logistiques et de personnel. » La ministre socialiste a ensuite rappelé la campagne de recrutement en cours pour engager « 10.000 militaires dans les quatre ans ».

Ludivine Dedonder a également souligné que les 300 soldats envoyés en Roumanie, dans le cadre d’une mission de protection et de dissuasion sur le territoire de l’Otan, étaient « prêts à être déployés avec tout le matériel nécessaire à leur opérabilité et à leur protection », évacuant des craintes soulevées notamment par M. Francken sur un manque de munitions.

Le gouvernement fédéral a décidé le week-end dernier d’envoyer 5.000 fusils automatiques FNC accompagnés de munitions, 3.800 tonnes de carburant et 200 armes antichars à l’Ukraine.

« Il a toujours été clair que les fusils livrés le seraient avec leurs munitions », a répété Alexander De Croo. « Il s’agit de matériel que nous pouvons fournir sans risque que cela ait un impact sur la Défense à court ou moyen terme », a assuré le Premier ministre, répondant à une interrogation soulevée par le parti d’extrême droite Vlaams Belang.

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