Jacqueline Galant et Jo Cornu. © Belga

Plan SNCB: Test-Achats en justice contre Jo Cornu après ses déclarations

Test-Achats va introduire une plainte contre le CEO de la SNCB Jo Cornu à la suite des déclarations qu’il a tenues devant la commission Infrastructure de la Chambre mercredi. Il avait notamment estimé que le code déontologique de l’organisation de défense des consommateurs tenait « sur un timbre-poste ».

« Nous allons nous tourner vers la justice afin d’entamer une procédure civile et/ou pénale », a annoncé Ivo Mechels, le directeur de Test-Achats. « Nous allons nous concerter avec nos avocats afin d’opter pour la procédure la plus adéquate. » Une procédure pénale pour diffamation pourrait ainsi être entamée.

Cette procédure judiciaire pourrait encore être évitée si M. Cornu accepte de formuler des excuses pour jeudi au plus tard, ajoute encore l’association.

Venu en commission Infrastructure de la Chambre en compagnie de son homologue de chez Infrabel Luc Lallemand, Jo Cornu avait égratigné l’organisation de défense des consommateurs en raison de deux enquêtes menées par celle-ci. Devant les députés, il a remis en doute la méthodologie de Test-Achats et estimé que ces enquêtes étaient uniquement destinées à « collecter des voix ».

« Il est clair que les déclarations de M. Cornu nous causent un grave préjudice », indique Ivo Mechels. « Il a jeté le doute sur la déontologie et la méthodologie de notre organisation. Il met ainsi notre raison d’être en péril. »

Test-Achats estime que Jo Cornu fait preuve de malhonnêteté intellectuelle

Test-Achats estime que les critiques du patron de la SNCB Jo Cornu à son égard dans le cadre de son enquête menée auprès des utilisateurs des chemins de fer sont « inacceptables ». L’organisation de défense des consommateurs rappelle qu’elle agit en toute indépendance.

Jo Cornu, le CEO de la SNCB, s’en est vertement pris mercredi devant la commission Infrastructures de la Chambre, à Test-Achats, estimant que le code déontologique de l’association « tient sur un timbre-poste ».

Jo Cornu reproche notamment à Test-Achats de ne pas avoir tenu compte du contexte d’une enquête diffusée en janvier 2015. Test-Achats répond avoir travaillé en toute transparence. « Notre enquête porte effectivement sur une période allant de mars à mai 2014. Et comme nous l’avons indiqué, elle concerne l’ancien plan de transport de la SNCB », reconnaît volontiers la porte-parole de Test-Achats, Julie Frère.

L’enquête porte entre autres sur la ponctualité des trains mais aussi sur d’autres aspects comme le service à la clientèle de manière générale. Et tous les éléments de l’enquête ne sont pas concernés directement par le plan de transport, fait remarquer Test-Achats.

L’association de défense des consommateurs dit avoir travaillé à partir d’un échantillon représentatif, ayant reçu 4.043 réponses dans 37 gares. « Les résultats portent bien sur la période de mars à mai 2014 et donc, contrairement à ce qu’affirme M. Cornu, ne sont pas liés aux ‘mauvais résultats en termes de ponctualité de l’année 2013′ », rétorque la porte-parole de Test-Achats.

Test-Achats est associée à une nouvelle enquête de satisfaction des utilisateurs des chemins de fer, avec les associations ‘Navetteurs.be’ et ‘TreinTramBus’. Selon les premiers résultats publiés mardi par les médias, il ressort que près de neuf navetteurs sur dix recalent le nouveau plan de transport de la SNCB. Test-Achats ne publiera pour sa part les résultats de cette enquête qu’en juin 2015.

« M. Cornu s’attaque à notre raison d’être en s’en prenant à notre déontologie et à notre méthodologie », estime la porte-parole de Test-Achats. L’association examine l’opportunité de mener d’éventuelles actions à l’encontre du patron de la SNCB, fait-elle savoir, sans préciser le type de mesure qu’elle pourrait prendre. Elle reproche à M. Cornu d’avoir fait preuve de « malhonnêteté intellectuelle ».

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