La Ministre de l'Education Marie-Martine Schyns. © Belga Image

Pacte d’excellence: les plans pour l’école de demain sont finalisés

Le groupe central du Pacte pour un enseignement d’excellence s’est accordé jeudi, à l’issue d’une ultime journée de travail, sur un vaste plan pour refonder sur quinze ans le système éducatif francophone, jugé aujourd’hui inefficace tout en perpétuant les inégalités sociales.

Les représentants des pouvoirs organisateurs de l’enseignement, les syndicats et les représentants des associations de parents, qui composent le groupe central, ont mis jeudi peu après 18h00 un point final à un document de quelque 200 pages qu’ils vont à présent chacun soumettre à leur base pour avis.

Fruit d’un travail considérable de près de deux ans, le document préconise une réforme en profondeur de l’école francophone, notamment en renforçant l’enseignement maternel qui devrait à terme être renforcé d’un millier d’instituteurs.

Parallèlement, le tronc commun sera rallongé d’une année, soit jusqu’en fin de 3e année du secondaire.

Outre les cours généraux actuels, les élèves y bénéficieront aussi de périodes orientées vers les compétences manuelles et technologiques.

Les épreuves certificatives du CEB (organisé en fin de primaire) et du CE1D (fin de 2e secondaire) seront remplacées par un CTC (certificat du tronc commun) en fin de 3e année.

Après celle-ci, les élèves pourront terminer leur scolarité dans l’enseignement général qui préparera à des études supérieures, ou choisir plutôt une filière qualifiante orientée vers l’exercice direct d’un métier.

Aujourd’hui championne toutes catégories du redoublement, l’école de demain limitera fortement cette pratique qui coûte quelque 400 millions d’euros à la Fédération à l’aide d’une remédiation précoce. Pour être plus efficaces, les enseignants seront mieux préparés à leur métier et bénéficieront d’une formation continuée accrue.

Comme évoqué depuis plusieurs mois, le calendrier scolaire sera lui aussi réaménagé. Les vacances d’été seront ainsi quelque peu raccourcies pour permettre l’insertion d’une semaine de congés supplémentaire à la Toussaint ainsi qu’à Carnaval.

Pour des raisons opérationnelles et financières, ces différentes réformes seront toutefois étalées et phasées jusqu’à l’horizon 2030.

Loin du milliard et demi évoqué un temps au printemps dernier, ces réformes devraient coûter quelques centaines de millions d’euros, un montant néanmoins conséquent pour une Fédération au budget étriqué.

Les différents négociateurs du Pacte vont à présent retourner vers leur base respective pour solliciter leur appui envers le compromis.

Leurs conclusions devraient en conséquence officiellement être remises au gouvernement de la Fédération dans le courant du mois de janvier.

Pour préparer déjà la mise en oeuvre de ces réformes, des groupes techniques, rassemblant des membres des cabinets ministériels concernés, vont se réunir dès la semaine prochaine pour se pencher sur le calendrier de mise en place et de financement, a indiqué le ministre-président Rudy Demotte.

Le gouvernement entend aussi finaliser d’ici janvier les travaux sur la réforme de la formation initiale des enseignants et celle sur la formation en alternance.

Dans un communiqué, M. Demotte s’est félicité jeudi soir de la conclusion des travaux du groupe central du Pacte.

« Tous ensemble, ils auront déjà largement contribué à écrire l’histoire nouvelle de notre enseignement, l’histoire d’un enseignement plus efficace et davantage porteur d’égalité ».

Les membres du groupe central présenteront le fruit de leurs travaux demain/vendredi lors d’une conférence de presse prévue à 11h30 au Théâtre National, à Bruxelles.

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