© Belga

Olivier Vandecasteele: la Belgique a invité l’Iran à échanger les instruments de ratification du traité

La Belgique a invité l’Iran à échanger les instruments de ratification du traité de transfèrement de personnes condamnées conclu entre les deux pays, a indiqué mercredi la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, en commission de la Chambre. Le texte pourra ensuite entrer en vigueur dans les trente jours.

La Cour constitutionnelle a rejeté vendredi passé les recours en annulation introduits contre ce texte. La mise en oeuvre du traité permettra l’échange entre le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele, détenu en Iran depuis plus d’un an, et le diplomate Assodolah Assadi, condamné en Belgique pour un projet d’attentat terroriste en France et dont Téhéran réclame la libération. Lundi, l’Iran s’est dit prêt à cet échange. « La voie est ouverte pour appliquer l’accord, ce dont se félicite la République islamique d’Iran », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

   Une fois que le traité sera entré en vigueur, une requête de transfèrement pourra être introduite, a indiqué de son côté le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), qui s’est gardé de toute spéculation sur la suite de la procédure « dans l’intérêt de notre compatriote ». « Nous sommes déterminés à ramener notre compatriote auprès de sa famille et à user de tous les instruments diplomatiques et juridiques que l’Etat de droit nous offre », a-t-il ajouté.

   La ministre a rencontré il y a dix jours à Genève son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, en marge de la 52e session du Conseil des droits humains de l’ONU. La situation de M. Vandecasteele figurait au coeur de leur discussion. La N-VA a dénoncé cet entretien car il signifie, selon la députée d’origine iranienne Darya Safai, que la Belgique entre dans la diplomatie des otages pratiquée par le régime des mollahs.

   « Il faut garder la porte ouverte au lieu de la claquer et de dénoncer sur les réseaux sociaux », a répondu Mme Lahbib (MR) en mettant en avant le message de condamnation de la répression des manifestations en Iran que la Belgique a porté ainsi que les effets de cet entretien sur les conditions de détention de l’humanitaire belge. Un contact avec celui-ci a pu avoir lieu, des effets personnels lui ont été remis et une nouvelle visite consulaire devrait être organisée sous peu. La cheffe de la diplomatie belge n’a pas voulu donner d’autre indication sur le retour du condamné belge. « Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste. Je suis réaliste. Je fais face à la réalité qui est la nôtre pour libérer Olivier Vandecasteele », a-t-elle dit.

   La Cour constitutionnelle a assorti son arrêt d’une condition importante qui pourrait se révéler un obstacle sérieux au retour de M. Vandecasteele en Belgique. Les victimes ciblées par le projet d’attentat devront être averties de son transfèrement éventuel, de manière à pouvoir porter le dossier devant le tribunal de première instance. Le Conseil national de la Résistance Iranienne (CNRI) – dont un rassemblement à Villepinte, près de Paris, était visé en 2018 par le diplomate terroriste – a déjà fait savoir qu’il userait de ce droit.

   Le MR espère que cette organisation y renoncera. « La première victime serait Olivier Vandecasteele, un humanitaire qui a travaillé en Iran pour soutenir des réfugiés afghans et des opposants, premières victimes du régime », a averti le député Michel De Maegd. Le message était le même au PS. « Vous n’êtes pas obligés de compliquer à nouveau la procédure », a lancé Malik Ben Achour à l’adresse du CNRI. « Olivier Vandecasteele est en prison pour des raisons qui le dépassent. Il ne doit pas rester en prison pour des raisons qui le dépassent », a-til dit.

Contenu partenaire