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Numéro Inami aux étudiants de dernière année: « Un faux cadeau de Noël »

Le conseil des ministres a décidé vendredi, comme l’avait annoncé en septembre la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, d’attribuer un numéro Inami aux étudiants en médecine de dernière année qui réussiront leurs examens en juillet ou en septembre. Rien n’est garanti toutefois pour les autres.

La « nouvelle annoncée en grandes pompes » est un « faux cadeau de Noël », dénonce le Comité interuniversitaire des étudiants en médecine (CIUM) dans un communiqué.

« Cette annonce, partie immergée de l’iceberg, couvre ce que d’aucuns qualifient comme une trahison de la part de la ministre qui a réaffirmé sa volonté de ne rien assurer pour ces prochaines années, laissant planer la menace d’une promotion sacrifiée », déclare Quentin Lamelyn, président du CIUM.

Une trahison parce que Maggie De Block « nous avait affirmé dans le blanc des yeux en 2014 après une manifestation sans précédent qu’en échange d’une sélection en Fédération Wallonie-Bruxelles, elle s’engagerait à ‘sauver’ tous les étudiants » en médecine, ajoute-t-il.

Maxime Mori, président de la Fédération des étudiants francophones (FEF), considère, lui, qu’il s’agit d’un effet d’annonce. « Aucun texte législatif n’a été déposé ou voté récemment », souligne-t-il.

Il regrette également que la ministre n’attribue les numéros Inami qu’année après année. Le projet d’examen d’entrée approuvé en première lecture par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne garantirait alors pas l’avenir de l’ensemble des étudiants, qui restent dans l’incertitude.

« C’est donc un réveillon la corde au cou que s’apprêtent à passer une fois encore les étudiants en médecine », conclut Quentin Lamelyn.

« Pas le sens de l’accord »

« Ce n’est pas le sens de l’accord conclu entre Jean-Claude Marcourt et Maggie De Block », a de son côté réagi un porte-parole de M. Marcourt, ministre de l’Enseignement supérieur francophone.

« L’accord conclu (…) visait à délivrer des Inami à tous les étudiants dans le cursus de médecine, pas uniquement ceux de dernière année. Par ce geste, Maggie de Block replonge tous les autres étudiants actuellement en formation dans le doute », a réagi auprès de l’agence Belga le porte-parole de Jean-Claude Marcourt. « Pire, elle fait du chantage en s’adjugeant le droit de statuer année après année. »

Mme De Block veut d’abord évaluer l’efficacité du filtre instauré en début d’année dans les universités francophones avant de délivrer des numéros Inami. Le projet d’examen d’entrée a été approuvé en première lecture par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui attend l’avis du Conseil d’État.

Le porte-parole s’interroge également sur la modification de l’arrêté de planification médicale du 12 juin 2008, nécessaire selon lui pour délivrer les Inami. Maggie De Block « s’était initialement engagée à le modifier en corrigeant le mécanisme de lissage (…). Comment va-t-elle le modifier ? Nous n’avons pas été concertés. »

Le porte-parole remet enfin en question le contingentement en lui-même, alors que diverses spécialités, comme les dentistes, seraient en pénurie. « Le modèle fédéral de planification est à bout de souffle et démontre ses failles. Le gouvernement fédéral s’entête dans un mécanisme non sécurisant pour nos étudiants et dangereux pour l’avenir de nos soins de santé. »

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