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Nouvelles règles pour l’enseignement: « On fait porter la responsabilité aux familles »

De nouvelles mesures ont été mises en place ce mercredi concernant la situation problématique dans les écoles. Plus de quarantaine obligatoire pour les enfants ayant eu des contacts à haut risque dans le cadre familiale. Une mesure qui ne satisfait qu’à moitié Roland Lahaye, secrétaire général de la CSC Enseignement.

La conférence interministérielle (CIM) Santé, qui a eu lieu ce mercredi, a décidé de suivre la proposition du ministre fédéral Frank Vandenbroucke concernant les quarantaines. En vigueur dès ce jeudi, les enfants pourront donc continuer à fréquenter leur école ou leur crèche lorsqu’ils auront eu un contact à haut risque dans leur milieu familial. Cependant, il y a une condition : pas de symptômes ni de test positif.

Pour Roland Lahaye de la CSC Enseignement, cette nouvelle mesure est perçue comme positive, mais cela ne sera pas suffisante pour endiguer la crise qui frappe de plein fouet les écoles. « On prend des mesures mais on ne les assortit pas de moyens indispensables. Quand on dit qu’un enfant qui a été contact à haut risque peut réintégrer l’école à condition qu’il soit négatif, c’est faire porter la responsabilité sur les familles dont on sait que certaines ne pourront pas tester vu le coût des tests. On va donc avoir des élèves qui vont réintégrer les écoles en étant malades. »

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Sur la question de l’achat des autotests, qui pour les payer ? Le Fédéral et les Communautés se renvoient la balle depuis plusieurs jours. Le ministre de la Santé Frank Vandenbrouke est favorable à ce que les parents réalisent (et dont payent) les tests, mais il suggérait aussi que les écoles mettent directement ces autotests à disposition, ce qui reviendrait à faire payer la note par les Communautés. Du côté des Communautés justement, on préconise que ce soit le Fédéral qui les finance. « On se rejette la balle au niveau des entités en expliquant que personne ne veut mettre la main au portefeuille. En attendant, cela va être aux familles de payer. Si c’est la solution pour que les écoles tournent, on dit que les tests sont obligatoires et on donne les moyens. Mais on n’en est pas là. On a la première partie de la mesure mais on n’a pas la plus importante », explique Roland Lahaye.

Absence des professeurs : un problème latent

La situation dans les écoles est au stade « d’effondrement » selon les dires de certains acteurs du métier. Et pour cause puisque selon les derniers chiffres du réseau libre, 21,4 % des enseignants du fondamental et 17,5 % des enseignants du secondaire sont absents cette semaine.

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Des chiffres élevés, qui risquent possiblement d’augmenter dans le cas où des élèves contaminées continueraient d’arpenter les chemins de l’école. La conséquence tant crainte par le milieu de l’enseignement serait alors d’avoir toujours plus d’absents du côté des professeurs. « Les enseignants craignent aussi pour leur santé. Une école, ce n’est pas que des élèves, il y a aussi des adultes. Légitimement, ils viennent vers nous en se demandant comment ils vont faire si eux sont malades. Ça n’impacte pas la vie à l’école mais si plusieurs enseignants sont malades, alors l’école devient inorganisable. On reviendra donc à la case départ avec une fermeture indispensable, c’est ça la réalité », explique Roland Lahaye.

Mais ce problème d’absence n’est pas nouveau selon le secrétaire général de la CSC Enseignement. Depuis plusieurs années, les directeurs d’école constatent un manque général de professeurs, et peinent parfois à trouver un remplaçant en cas d’absence. Pour Roland Lahaye, « la longueur de la crise n’a fait qu’exacerber un problème qui est bien présent depuis des années qui est la pénurie aux niveaux des enseignants. Depuis longtemps on dit qu’il faut des mesures fortes, qu’on va y réfléchir. Mais le virus, lui, n’a pas attendu. »

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Cette accumulation de problèmes dans un contexte particulièrement délicat fait notamment partie des raisons pour lesquelles une grève de l’enseignement est prévue début février. « Ce sont des couches qui se sont ajoutées à cette lasagne. Aujourd’hui, elle est complètement indigeste. C’est aussi pour cela que nous organisons l’action du 10 février. La crise sanitairea amplifié ce qui couvait depuis pas mal de temps », conclut Roland Lahaye.

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